mardi 15 octobre 2019

1987-2019 Les consignes de Thomas Sankara aux militaires : construisez des CDR

par Yanick Toutain
avec Julie Amadis
#IpEaVàEaFàF


Introduction

En ce 15 octobre 2019, 32 ans après le crime, 32 ans après ce complot du 15 octobre 1987, 32 ans après la contre-révolution du 15 octobre 1987,  ce n'est pas seulement l'enveloppe charnelle que les comploteurs Franceàfric USAfric ont assassiné, c'est aussi l'oeuvre de Thomas Sankara.
En organisant le complot du 15 octobre 1987, les impérialistes ont voulu tuer le programme du DOP.
Mais pour tuer les mesures programmatiques du Discours d'Orientation Politique il fallait avant tout détruire les institutions humanocrates mises en place dès le 1° jour, dès la 1° heure de la révolution du 4 août 1983 : les CDR
Le devoir de chaque militaire, chaque étudiant, chaque juge, chaque policier, chaque fonctionnaire territorial, chaque enseignant, chaque militant écologiste, chaque révolutionnaire de base est donc de reconstruire les institutions mises en oeuvre par la révolution.
ll faut donc amender le "statut général des CDR" en y ajoutant deux mesures principales. 1° Instaurer un quota à tous les niveaux de responsabilité. 2° Fusionner toute la fonction publique et toute la magistrature au sein même des CDR

1° L'introduction d'un quota permettant de fusionner l'organe gouvernemental CNR et les  CDR en un seul organisme dont chaque membre a reçu accréditation d'un groupe de 5 délégants, dont chaque membre est le délégué révocable d'un ensemble de CDR de base - ensemble proportionnel au niveau de responsabilité du délégué. Il faut donc que près de 16 000 personnes acceptent de donner accréditation au chef d'un régiment. Ce sont 625 CDR de base qui doivent désigner un militaire ayant le statut de "délégué député défense"  équivalent au grade de colonel.
Ce sont donc 625 CDR de base formés de 15625 citoyens. 15625 délégateurs groupés par 25 faisant confiance à ce militaire.
2° Il faut fusionner les CDR avec toute la fonction publique - incluant donc militaires, policiers, gendarmes, soignants, enseignants, juges avec l'ensemble du groupe des étudiants

Voici donc les consignes que Thomas Sankara donnerait aux militaires Burkinabè de 2019 (les passages en italique sont des propos tenus par Thomas Sankara de son vivant)


1987-2019 Les consignes de Thomas Sankara aux militaires : construisez des CDR

En ce 32° anniversaire de la contre-révolution du 15 octobre 1987 qui m'a assassiné et a assassiné le Burkina Faso, le devoir des 7000 militaires du Burkina Faso, le devoir des 6400 militaires de l'armée de terre et des 600 militaires de la force aérienne, est de défendre le Burkina Faso.
Le devoir des 4200 gendarmes, comme le devoir des policiers du Burkina Faso est, lui aussi, de défendre le Burkina Faso.
Le devoir des militaires, gendarmes et policiers n'est donc pas de protéger le traître Roch-Marc Kaboré, le complice de Blaise Compaoré, Kaboré, le complice des jihadistes Ansardine-GSIM protégés par IBK qui a osé faire entrer à Kossyam le terroriste Bilal Ag Achérif leader criminel MNLA et le n°3 des jihadistes recherchés par INTERPOL, Ahmada Ag Bibi.

Leur devoir est de protéger le Burkina Faso et donc de protéger les institutions du Burkina Faso.
Les consignes que j'ai données en 1986 sont toujours les mêmes :
Parce que, à l'instant même où nous avons prononcé le mot révolution dans ce pays, la nécessité de la défendre s'est fait sentir et celui qui parle de révolution sans prendre les dispositions pour protéger cette révolution commet une grave erreur et méconnaît les capacités de lutte, les capacités de destruction de la réaction.
Pour notre part, nous avons invité le peuple dans la nuit du 4 août, à se constituer partout en Comités de défense de la révolution parce que nous ne nous faisions pas d'illusion : la révolution allait être attaquée.
Elle l'a été, elle l'est et elle le sera.
Donc, les Comités de défense de la révolution l'ont été, le sont et le seront.
Protéger la révolution, c'est protéger le Burkina Faso.
Protéger le Burkina Faso c'est protéger les CDR.
Et donc, quand les CDR ont été détruits par Blaise Compaoré et tous ses complices électoralistes ayant participé à ces élections anti-CDR depuis 1987, le devoir des militaires burkinabè est de reconstruire les CDR.
Et d'interpeller les ennemis des CDR.


ANP DES CDR
CONSTRUIRE UNE ARMÉE NATIONALE POPULAIRE
SOUS CONTRÔLE DES DÉLÉGUÉS DE CDR

Dès le début de la révolution, les consignes étaient parfaitement claires sur les tâches données aux militaires de la nouvelle armée du peuple

Fini le temps où notre armée nationale se comportait tel un corps de mercenaires étrangers en territoire conquis ! Ce temps-là est désormais révolu à jamais. Armés de la formation politique et idéologique, nos soldats, nos sous-officiers et nos officiers engagés dans le processus révolutionnaire cesseront d’être des criminels en puissance pour devenir des révolutionnaires conscients, étant au sein du peuple comme un poisson dans l’eau.
Année au service de la révolution, l’armée nationale populaire ne fera de place à aucun militaire qui méprise son peuple, le bafoue et le brutalise. Une armée du peuple au service du peuple, telle est la nouvelle armée que nous édifierons à la place de l’armée néo-coloniale, véritable instrument d’oppression et de répression aux mains de la bourgeoisie réactionnaire qui s’en sert pour dominer le peuple. Une telle armée, du point de vue même de son organisation interne et de ses principes de fonctionnement, sera fondamentalement différente de l’ancienne armée. Ainsi, à la place de l’obéissance aveugle des soldats vis-à-vis de leurs chefs, des subalternes vis-à-vis des supérieurs, se développera une discipline saine qui, tout en étant stricte, sera fondée sur l’adhésion consciente des hommes et des troupes.
Contrairement aux points de vue des officiers réactionnaires animés par l’esprit colonial, la politisation de l’armée, sa révolutionnarisation, ne signifie pas la fin de la discipline. La discipline dans une armée politisée aura un contenu nouveau. Elle sera une discipline révolutionnaire. C’est-à-dire une discipline qui tire sa force dans le fait que l’officier et le soldat, le gradé et le non-gradé se valent quant à la dignité humaine et ne diffèrent les uns des autres que par leurs tâches concrètes et leurs responsabilités respectives. Forts d’une telle compréhension des rapports entre les hommes, les cadres militaires doivent respecter leurs hommes, les aimer et les traiter avec équité.
Ici aussi, les Comités de défense de la révolution ont un rôle fondamental à jouer. Les militants CDR au sein de l’armée devront être les pionniers infatigables de l’édification de l’armée nationale populaire de l’État démocratique et populaire dont les tâches essentielles seront :
– 1) Sur le plan intérieur, la. défense des droits et des intérêts du peuple, le maintien de l’ordre révolutionnaire et la sauvegarde du pouvoir démocratique et populaire.
– 2) Sur le plan extérieur, la défense de l’intégrité territoriale
(DOP du 2 octobre 1983)
Pour qu'il y ait une discipline il faut que chaque militaire soit l'assistant fonctionnel d'un gradé, d'un délégué de niveau supérieur. Un supérieur auquel il obéira pour la défense de la révolution contre les terroristes missionnés par l'Elysée ou la Maison Blanche.
Pour que le peuple ne perde jamais le contrôle sur cette Armée nationale Populaire, il faut que chaque militaire ait quatre adjoints statutaires - quatre civils - dont il est le délégué. Quatre civils ayant donné accréditation à ce militaire, à ce délégué défense.

400 000 DÉLÉGUÉS SÉCURITÉ DE CDR

Comme je le disais le 4 avril 1986, en cloture de la 1° conférence nationale de CDR

Rien de ce qui a été fait de positif sous la révolution n'a pu être réalisé sans les CDR.
Nous savons que nous CDR, nous ne sommes pas parfaits.
Nous le savons, mais nous continuons de rechercher dans ce monde les exemples de perfection.
Nous CDR, avons eu à exercer le pouvoir populaire.
Sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan militaire, sur tous les plans de la vie nationale, à tous les niveaux de la vie des Burkinabè, nous, CDR, sommes impliqués directement.
"Sur le plan militaire", la responsabilité de chaque Burkinabè est donc de reconstruire une véritable force de sécurité populaire de 400 000 délégués sécurité.
Et parmi ces 400 000 délégués sécurité ce sont donc 160 000 délégués sécurité extérieure, 160 000 délégués défense qui doivent être accrédités par la population réunie en 400 000 CDR de base.

Ce sont donc quasiment 24 délégués défense que chacun des militaires actuels doit encadrer.
Pour simplifier, on pourrait dire que chaque militaire du rang de l'armée de Terre doit avoir accréditation de la population en tant que lieutenant chef de section.

DEUX DÉLÉGUÉS DEFENSE
 POUR CHAQUE GRAND CDR DE 125 CITOYENS

Pour former chaque conseil CDR de 25 délégués DIB, il faut réunir 100 citoyens délégants pour donner accréditation à ces 25 délégués.
Dans chaque conseil CDR formé de 25 délégués DIB, il faut donc 2 délégués défense.
Chaque militaire doit donc aider à former de tels CDR de 25 délégués en y participant ou en les suscitant.
Chaque militaire doit donc aider à la formation de 3 groupes de 100 civils, à 3 groupes de 125 délégateurs.
Chaque militaire doit donc participer à l'organisation de 375 citoyens.

UN SOLDAT DE BASE ACTUEL RECEVANT ACCREDITATION EN TANT DÉLÉGUÉ DE BASE PRENDRA LES RESPONSABILITÉS D'UN SERGENT


Par exemple, un soldat de base actuel, dont la population le considère capable d'encadrer un groupe de 4 soldats, de 4 délégués défense DIB, sera donc désigné par la population en tant que délégué de base défense et donc aura accréditation de 24 délégateurs



Ce militaire deviendra donc le DIB n°44. Il aura accréditation de la population en tant que Délégué Intermédiaire de base n°44. Mais, aussitôt, ses associés, les étudiants DIB n°41 et n°45, l'auxiliaire de justice DIB n°42 et l'infirmier DIB n°43 le choisiront pour être leur délégué de base.
Et donc, après avoir été désigné comme DIB par 4 citoyens, il sera donc le délégué de base pour représenter 20 délégateurs et les 4 délégués DIB n°41 à n°45.
Le DIB n°34 lui sera un civil accrédité comme délégué défense et se placera donc sous les ordres du nouveau délégué de base (DIB n°44)

DEUX CIVILS AYANT ACCREDITATION D'UN GRAND CDR DE 125 SERONT DÉSIGNÉS DÉLÉGUÉS DEFENSE DIB

En même temps que le militaire sera accrédité au grade équivalent à celui de sergent par 125 citoyens (100 correspondants + 24 délégués) , il participera à aider un autre groupe de 125 citoyens, qui donneront accréditation à deux délégués défense qui se placeront sous ses ordres.
 On voit donc dans ce groupe de 25 délégués révocables - les DIB n°1 à n°25 que les DIB n°9 et n°39 sont des délégués défense du rang.
Ils seront donc placés sous les ordres du DIB n°44
On voit donc ici comment un délégué de base défense (un sergent) participe à la formation de son groupe militaire de cinq.

Sur le graphique ci-dessus on voit la formation de deux groupes de 5 militaires.
On voit comment les 10 militaires sont désignés et révocables par la population.
Les flèches noires indiquent quelles sont les 4 militaires de base DIB commandés par les deux délégués de base (sergents)
Cette structuration de l'armée nationale populaire enchevêtrée aux CDR est précisément ce qui n'avait pas été fait en 1983-1987

On peut remarquer en conclusion que la désignation de 10 militaires est concomitante de la désignation de 5 responsables, 5 délégués de grands CDR
Ces 5 DIC seront des membres d'un comité exécutif communal.
En effet, dans chaque commune révolutionnaire d'environ 3000 adultes ce sont 50 délégués défense, 50 militaires qui auront accréditation de la population. Sous la direction d'un comité exécutif formé d'environ 25 délégués DIC (délégués intermédiaires conseillers)
C'est sous le contrôle de la population que l'ANP, l'Armée Nationale Populaire sera construire, commune révolutionnaire par commune révolutionnaire.
Ce sont donc 3200 communes révolutionnaires formées au Burkina Faso qui reconstruiront ce qui a été détruit le 15 octobre 1987
En ce 15 octobre 2019, j'appelle donc tous les militaires burkinabè à préparer l'éradication du jihadisme franceàfric sur tout le territoire du Burkina Faso mais aussi, en alliance avec les Maliens et les Ivoiriens, à se préparer à la fusion révolutionnaire du Volta Faso - seule structure à même d'écraser le monstre impérialiste qui tue près de 3 millions d'enfants africains chaque année, pour les profits de Bolloré et des multinationales US et européennes.