vendredi 12 février 2010

sur Rue89 : René Descartes, Isaac Newton, le siècle des Lumières, les vitesses relatives, les vitesses absolues

Je dépose un  commentaire sur RUE89 quant à un texte relatant les possibles preuves de l'assassinat de René Descartes.


ENTRETIEN

« Il y a des preuves que René Descartes a été assassiné »


Je réponds à un commentateur Philippe.Edmond
à Nicolas2010 Portrait de Nicolas2010

De philippe.edmond

unvoyageauliban.bafweb.com | 20H04 | 12/02/2010 | Permalien
La thèse de cet auteur péche sans doute aussi par anachronisme.

Descartes est aujourd'hui très mal vu de beaucoup de catholiques, car sa philosophie a beaucoup été utilisée par les "philosophes des lumières".
A son époque, par contre Descartes a souvent été perçu comme apportant des idées utilisables pour diffuser le catholicisme.
Qu'il ait alors été tué par un papiste devient peu vraisemblable.

Le faible nombre de sources dont nous disposons rend de toute façon assez difficile de conclure dans ce domaine.
Retournons plutôt à la question de la mort de Kennedy, je suis sur que ce sont des agents du Vatican qui ont fait le coup.
http://unvoyageauliban.bafweb.com/



De Yanick Toutain

Humain sur Terre | 21H41 | 12/02/2010 | Permalien
"Descartes est aujourd'hui très mal vu de beaucoup de catholiques, car sa philosophie a beaucoup été utilisée par les "philosophes des lumières"."
J'ai quelque difficulté à accepter votre thèse.
En effet, elle est totalement contradictoire avec les éléments dont je dispose.
Pour avoir lu (traduction MF Biarnais) le texte écrit par le jeune Newton (avant ses 23 ans), texte dont les premiers mots sont "De Gravitatione...", il apparait, bien au contraire que l'immobilisme scientifique de René Descartes était une bénédiction pour la géocentriste Saint Eglise bigote.

Le "De Gravitatione" de Isaac Newton est un brulôt anti-relativiste qui démonte préventivement la totalité des adversaires des "vitesses absolues".
Pour Descartes - comme en 1905 pour Albert Einstein - les vitesses sont, et ne peuvent être que RELATIVES.
Ce point de vue, pour les esprits limités tels que Descartes, Einstein et ses partisans est le seul compatible avec une vision selon laquelle il existe autant de vitesses différentes qu'il existe d'observateurs.
Ces empiristes, ces empiriocriticistes, ces idéalistes masqués sont les amis de Mach, de l'évêque Berkeley, de tous ceux qui refusent à l'Univers sont droit à exister "en soi".

Et c'est de ce point de vue que Newton - en adversaire de Descartes - rejoint le Lénine philosophe du "Matérialisme et empiriocriticisme" ; le temps, son écoulement sont absolus, les déplacements sont absolus, les déplacements ont lieu dans le vide, un mobile se déplaçant d'un lieu absolu à un autre lieu absolu.
Pendant une durée absolue, et donc à une vitesse absolue, une vitesse "en soi", une vitesse objective.

Et Dieu ?
C'est simple : pour Newton, il est le vide et les atomOs.
Il est la totalité.

Ce genre de croyant est aux antipodes des bigots du voile, des bigotes du foulard, des fachistes de la burqa.
Newton était un vrai croyant.

Tandis que Descartes cache dans sa grille "scientifique" un point de vue subjectiviste qui est totalement compatible avec les attaques de Berkeley et de Leibniz contre Newton.
La référence au "Siècle des Lumières" est donc fausse.
A moins de placer en enfer les oeuvres de Voltaire, de notre chère Gabrielle du Chatelet (belle femme traductrice de notre cher maître Newton) ainsi que les Principia de Newton qui reproduisent - de façon détaillée, avec l'exemple d'un marin dans sa cale - les thèses qu'il avait construites 20 ans auparavant.

NOTES
J'ai donné sur Facebook des extraits du texte de Newton
http://www.facebook.com/topic.php?topic=9206&post=109359&uid=27593444304...

Définitions
Les noms de quantité, de durée et d'espace sont trop connus pour pouvoir être définis pas d'autres mots.
Definitiones
Nomina quantitatis, durationis et spatij notiora sunt quàm ut per alias voces definiri possint.

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Définition 1: Le lieu est la partie de l'espace qu'une chose remplit exactement.
Def: 1. Locus est spatij pars quam res adæquatè implet.a
--
Définition 2 : Le corps est ce qui remplit le lieu.
Def: 2. Corpus est id quod locum impleta
--
Définition 3 : Le repos est la persistance en un même lieu.
Def: 3. Quies est in eodem loco permansio
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Définition 4 : Le mouvement est le changement de lieu.
Def: 4. Motus est loci mutatio

Texte en français Traduction Marie Françoise Biarnais Les Belles Lettres 1985

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