vendredi 18 mars 2011

18 mars -28 mai 1871 Commune de Paris : Un printemps de 72 jours assassiné par une bourgeoisie française criminelle qui nous vola la révocabilité des élus.

par Yanick Toutain
18 mars 2011



Les 227 canons des Parisiens que tenta de subtiliser Adolphe Thiers ont le même rôle historique que les armes des habitants de Benghazi.
Si Sarkozy veut envahir la Libye, c'est moins contre Kadhafi que pour empêcher le peuple pauvre de Libye de disposer d'armement.
Quand, il y a 140 ans - aujourd'hui-  les soldats de Thiers mettent la crosse en l'air, c'est le peuple pauvre de Paris qui est parvenu à CASSER EN DEUX l'armée des classes spoliatrices.
En ce début d'après-midi du 18 mars 2011, à partir de 13h30, sur Europe 1 Frank Ferrand remonte dans mon estime. Le printemps hivernal de la Grande Révolution Africaine ramène à l’honnêteté historique le conteur trop souvent subjectiviste.
Nous sommes 6 mois après la défaite de Napoléon 3 et la chute de son régime impérial derrière lequel l'aristocratie financière avait repris le contrôle de la société. Le 4 septembre de l'année précédente, Napoléon le petit paya le prix de son arrogance face au Prussien Bismarck du prix de la défaite, de l'invasion et de son renversement.

Ce sont les collabos du « gouvernement de la République » dirigé par Thiers qui, le 18 mars, tentent de voler les canons parisiens au moment où ils tentent de conclure un accord avec les Prussiens.
La réponse des Parisiens fut donc l'élection d'un « Conseil de la Commune »
Wikipédia Les élections sont organisées le 26 mars pour désigner les 92 membres du Conseil de la Commune. ( …) En réalité, 70 siègeront, du fait de la démission rapide d'élus modérés et de l'impossibilité pour certains d'être à Paris (par exemple Blanqui) et des doubles élections. Le Conseil est représentatif des classes populaires et de la petite bourgeoisie parisiennes. On y trouve 25 ouvriers, 12 artisans, 4 employés, 6 commerçants, 3 avocats, 3 médecins, 1 pharmacien, 1 vétérinaire, 1 ingénieur, 1 architecte, 2 artistes peintres, 12 journalistes.
Toutes les tendances politiques républicaines et socialistes sont représentées jusqu'aux anarchistes. Parmi la vingtaine de « jacobins », admirateurs de la Révolution de 1789 et plutôt centralisateurs, on trouve Charles Delescluze, Félix Pyat, Charles Ferdinand Gambon, Paschal Grousset... À peine plus nombreux, les « radicaux », partisans de l'autonomie municipale et d'une république démocratique et sociale, tels Arthur Arnould, Charles Amouroux, Victor Clément, Jules Bergeret, etc. On compte une dizaine de « blanquistes », adeptes de l'insurrection avant-gardistes, comme Jean-Baptiste Chardon , Émile Eudes, Théophile Ferré, Raoul Rigault, Gabriel Ranvier... Quelques « proudhoniens », partisans de réformes sociales siègent : Léo Fränkel, Benoît Malon, Eugène Varlin... Enfin des « indépendants » ont été élus, tels Jules Vallès et Gustave Courbet...
Rapidement, le Conseil de la Commune se divise en « majorité » et « minorité » :
  • Les majoritaires sont les « jacobins », les « blanquistes » et les « indépendants ». Pour eux le politique l'emporte sur le social. Se voulant les continuateurs de l'action des Montagnards de 1793, ils ne sont pas hostiles aux mesures centralisatrices voire autoritaires ; cependant ils voteront toutes les mesures sociales de la Commune. Ce sont eux qui imposeront la création du Comité de Salut public le 1er mai par 45 voix contre 23.
  • Les minoritaires sont les « radicaux » et les « internationalistes » proudhoniens, ils s'attachent à promouvoir des mesures sociales et anti-autoritaires, ils sont les partisans de la République sociale.

Mais les points les plus HISTORIQUEMENT PRODUCTIFS furent les mesures sociales et politiques prises par les dirigeants de la Commune de Paris :
Le Conseil de la Commune, commence par régler les questions qui sont à l'origine du soulèvement du 18 mars. Le 29 mars, un décret remet les loyers non payés d'octobre 1870 à avril 1871 ; la vente des objets déposés au Mont-de-Piété est suspendue. Le 12 avril, les poursuites concernant les échéances non payées sont suspendues, le 16 avril un délai de trois ans est accordé pour régler les dettes et les échéances. Le 6 mai, le dégagement gratuit des dépôts, faits au Mont-de-Piété, inférieurs à 20 francs (décret du 6 mai 1871, J.O. du 7 mai) est permis. La solidarité est également organisée. Une pension est versée aux blessés, aux veuves (600 francs) et aux orphelins (365 francs) des gardes nationaux tués au combat (8 et 10 avril). Le 25 avril un décret réquisitionne les logements vacants au profit des sinistrés des bombardements allemands et versaillais. Des orphelinats sont créés avec l'aide en fourniture des familles parisiennes. La question du ravitaillement est moins cruciale que pendant le siège hivernal de Paris par les Prussiens. Sauf le pain qui est taxé, les autres aliments se trouvent suffisamment grâce aux stocks accumulés après le siège, aux arrivages des terres agricoles et jardins compris entre les fortifications et les lignes allemandes. Pourtant, par sa circulaire du 21 avril, le gouvernement Thiers impose le blocus ferroviaire de la capitale. Des ventes publiques de pommes de terre, des boucheries municipales sont créées (22 avril) pour alléger le budget des familles (à l'époque essentiellement constitué du poste alimentation). Des cantines municipales, des distributions de repas (comme les Marmites de Varlin) fonctionnent, des bons de pain sont distribués.
La Commune prend quelques mesures symboliques : le drapeau rouge est adopté le 28 mars, et le calendrier républicain (an 79 de la République) est de nouveau en vigueur. La destruction de la colonne Vendôme, considérée comme le symbole du despotisme impérial, est décrétée le 12 avril et réalisée le 16 mai. La confiscation des biens de Thiers et la destruction de son hôtel particulier à Paris sont décidées (Thiers se fera rembourser plus d'un million de francs).fin de citation
D'autres mesures en faveur des travailleurs furent prises

Le 20 avril, le travail de nuit dans les boulangeries est interdit, mais il faut lutter contre le travail clandestin par des saisies de marchandises et l'affichage de la sanction dans les boutiques. Le 16 avril, un décret réquisitionne les ateliers abandonnés par leurs propriétaires (assimilés à des déserteurs). Il prévoit de les remettre à des coopératives ouvrières après indemnisation du propriétaire : deux ateliers fonctionneront ainsi pour la fabrication d'armes (la journée de travail y est de 10 heures et l'encadrement est élu par les salariés). Pour lutter contre une pratique patronale très répandue, la Commune interdit les amendes et retenues sur salaires dans les administrations publiques et les entreprises privées (28 avril). Pour lutter contre le sous salariat dans les appels d'offres concernant les marchés publics, un cahier des charges avec indication du salaire minimum est créé. Les bureaux de placement de la main d'œuvre, entreprises privées très florissantes sous l'Empire, monopoles agissant bien souvent comme des "négriers", sont supprimés et remplacés par des bureaux municipaux (20 avril).
La Commune annonce les prémices de l'autogestion. Dans les entreprises, un conseil de direction est élu tous les 15 jours par l'atelier et un ouvrier est chargé de transmettre les réclamations.

Les membres de l'assemblée municipale,
sans cesse contrôlés, surveillés,
discutés par l'opinion,
sont révocables,
comptables et responsables
"

Parmi les autres mesures politiques, la REVOCABILITE fut le SOCLE sur lequel VI Lénine, en 1917, construisit son "L'Etat et la Révolution"

La démocratie citoyenne

L'appel du 22 mars énonce que "les membres de l'assemblée municipale, sans cesse contrôlés, surveillés, discutés par l'opinion, sont révocables, comptables et responsables" et leur mandat est impératif. C'est la consécration du gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple : une démocratie directe reposant sur une citoyenneté active. Cf. Constitution de 1793 dans laquelle le droit à l'insurrection est "le plus sacré des droits et le plus imprescriptible des devoirs".
La Commune de Paris a été favorable aux étrangers : "Considérant que le drapeau de la commune est celui de la République universelle ; considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent...".
C'est la DELEGATION GENERALE REVOCABLE QUI EST LA SEULE MESURE RESPECTANT L'HERITAGE DES COMMUNEUX !

Quant aux fonctionnaires, comme le remarquèrent Marx et Lénine, le principe de l'élection devint la règle

La Commune décide l'élection au suffrage universel des fonctionnaires (y compris dans la justice et dans l'enseignement), le traitement maximum sera de 6 000 francs annuels (l'équivalent du salaire d'un ouvrier) (2 avril) et le cumul est interdit (4 mai). Les fonctionnaires ne doivent plus le serment politique et professionnel.

Si les femmes et les enfants resteront encore considérés comme des sous-humains par les hommes de la Commune, des avancées eurent, néanmoins, lieu.

Les femmes réclament le droit au travail et l'égalité des salaires ; (un commencement d'application est mis en place pour les institutrices).- l'union des femmes participe au recensement des ateliers abandonnés par les patrons (les francs fileurs) partis se réfugier à Versailles et organise des ateliers autogérés ; la commune reconnaît l'union libre (elle verse aux veuves de fédérés mariées ou non ainsi qu'à leurs enfants légitimes ou naturels une pension ; les femmes mettent en application le décret de séparation des Églises et de l'État dans les écoles et les hôpitaux ; elles se battent comme Louise Michel et d'autres sous l'habit de fédérés et elles défendent Paris contre les « versaillais » sur les barricades (une centaine, place blanche, avec Nathalie le Mel) ; sur le chemin de l'émancipation des femmes, la Commune a marqué une étape importante[5].


Mais ces avancées « jurisdistes » masquent, en réalité, le poids effectifs qu'eurent les femmes et les jeunes. En effet, toute révolution met à bas les anciennes classes. En l'occurence la parentoisie des field slaves.
Et les mesures d'organisation cachent le poids politique pratique qu'eurent ces "minorités opprimées" que sont les femmes et les enfants.
Pour l'école, on voit bel et bien le poids de l'idéologie formoise dans les mesures prises. Et le poids de la strate des répétants. Au détriment des innovants et d'une pédagogie radicalement anti-formoise. Comme on le vit dans les premières années de l'URSS.

Dans l'enseignement, le personnel de l'administration centrale est réfugié à Versailles, les écoles privées congréganistes, nombreuses car favorisées par la loi Falloux de 1850, sont vidées de leurs élèves[6] depuis le décret du 2 avril « séparant l'Église de l’État ». Les professeurs du secondaire et du supérieur, assez peu favorables à la Commune, ont déserté lycées et facultés. Édouard Vaillant, chargé de ce secteur, prévoit une réforme qui vise à l'uniformisation de la formation primaire et professionnelle. Deux écoles professionnelles, une de garçons et une de filles, sont ouvertes. L’enseignement est laïcisé : l'enseignement confessionnel est interdit, les signes religieux chrétiens sont enlevés des salles de classe. Une commission exclusivement composée de femmes est formée le 21 mai pour réfléchir sur l'enseignement des filles. Quelques municipalités d'arrondissement, celle du XXe en particulier, qui ont alors la responsabilité financière de l'enseignement primaire, rendent l'école gratuite et laïque. Notons que le personnel enseignant, qui est à la charge des municipalités, reçoit une rémunération de 1 500 francs annuels pour les aides-instituteurs et 2 000 pour les directeurs, avec égalité de traitement entre les hommes et les femmes.
D'auitres mesures allaient dans le sens d'une avancée limité du droit des jeunes :
Les enfants légitimés sont considérés comme reconnus de droit. Le mariage libre par consentement mutuel est décidé (16 ans minimum pour les femmes, 18 ans pour les hommes) 
C'est avec l'aide des envahisseurs étrangers que le proto-fasciste royaliste Thiers construit son armée criminelle.
Comme le prouve la correspondance télégraphique qu'il entretient avec Jules Favre qui négocie la paix avec les Allemands, Thiers bénéficie de l'appui du chancelier allemand Bismarck. Il s'agit en effet de mettre au plus tôt fin aux hostilités entre la France et l'Allemagne, une des conditions étant le désarmement de Paris. Alors que la convention d'armistice n'autorise que 40 000 soldats français en région parisienne, Bismarck libère rapidement près de 60 000 prisonniers de guerre qui peuvent s'adjoindre aux 12 000 soldats dont dispose Thiers. Le 1er avril, Thiers avoue à l'Assemblée nationale qu'il met sur pieds « une des plus belles armées que la France ait possédée ». Les « Versaillais » seront 130 000 au début de la Semaine sanglante. Ces soldats d'une armée de métier (service de 7 ans) sont surtout issus du milieu paysan. (…) Ils sont commandés par le vaincu de Sedan, le maréchal de Mac Mahon. En « banlieue » nord et est de Paris, qu'ils contrôlent, les Allemands laissent passer les troupes versaillaises qui veulent contourner Paris. De plus, les Allemands, par convention avec le gouvernement Thiers, occupent le Chemin de fer du Nord, établissent un barrage de troupes de la Marne à Montreuil et massent 80 canons et 5000 soldats près de la Porte et du fort de Vincennes (tenus par les fédérés de la Commune) bloquant ainsi la sortie par l'est de la capitale

Les combats et la Semaine Sanglante sont une école historique, stratégique et militaire pour tous les révolutionnaires.
La Commune fut finalement vaincue durant la Semaine sanglante, qui débuta avec l'entrée des troupes versaillaises dans Paris le 21 mai pour s'achever par les derniers combats au cimetière du Père-Lachaise le 28 mai. Les témoins mentionnent tous de nombreuses exécutions sommaires de la part des troupes versaillaises. On évoque, selon les sources, de 10 000 à 17 000 victimes (P. O. Lissagaray dans Histoire de la Commune de 1871 avance le chiffre de 30 000). fin de citation
Il faudra revenir, dans un autre article, sur les détails, en mettant, en confrontation, les offensives actuelles du peuple pauvre d'Afrique contre les harkis compradores.


Quant à Frank Ferrand, en bouquet final il parvint, in fine, à parler de "filiation douteuse" entre la Commune de Paris et la Révolution Russe.
S'il fallait que les "historiens" payés par le marchand d'arme Lagardère se mettent à lire Marx, Lénine et à devenir honnêtes pendant une heeure entière, le capitalisme courrait de trop graves dangers.

En de multiples occasions, je citai l'exemple de la Commune et fis citation de Marx comme de Lénine. Le dimanche 6 février 2011 dernier, dans mon

Une lettre de loin improvisée : "La plus grosse arnaque", Tunisie, Egypte, la proto-formoisie compradore commence son suicide politique en refusant d'unifier son combat avec le formariat. Il faut 1200 £ pour tous au Caire, il faut 500 dinars pour tous à Tunis, il faut un gouvernement de délégués nationaux révocables, il faut l'africation et l'abolition du capitalisme, il faut TROIS révolutions de plus !

j'écrivais
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Je commence à comprendre le sentiment d'impuissance qui fut celui de Karl Marx voyant les Parisiens de 1870-1871 avancer vers le gouffre sans prendre aucune des décisions fondamentales supplémentaires qui auraient du STABILISER les acquis premiers qui venaient d'être décidés. (en commençant par cet historique choix de délégués-députés REVOCABLES)...

« La Commune, notamment, a démontré que la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine de l'État et de la faire fonctionner pour son propre compte. »[6]. (Karl Marx, La guerre civile en France sur Wikipédia) sur Marxists.org le texte
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Le second Empire avait été la grande kermesse de la filouterie cosmopolite, les escrocs de tous les pays s'étaient rués à son appel pour participer à ses orgies et au pillage du peuple français. En ce moment même le bras droit de Thiers est Ganesco, crapule valaque, son bras gauche, Markovski, espion russe. La Commune a admis tous les étrangers à l'honneur de mourir pour une cause immortelle. - Entre la guerre étrangère perdue par sa trahison, et la guerre civile fomentée par son complot avec l'envahisseur étranger, la bourgeoisie avait trouvé le temps d'afficher son patriotisme en organisant la chasse policière aux Allemands habitant en France. La Commune a fait d'un ouvrier allemand son ministre du Travail. - Thiers, la bourgeoisie, le second Empire avaient continuellement trompé la Pologne par de bruyantes professions de sympathie, tandis qu'en réalité ils la livraient à la Russie, dont ils faisaient la sale besogne. La Commune a fait aux fils héroïques de la Pologne l'honneur de les placer à la tête des défenseurs de Paris. Et pour marquer hautement la nouvelle ère de l'histoire qu'elle avait conscience d'inaugurer, sous les yeux des Prussiens vainqueurs d'un côté, et de l'armée de Bonaparte, conduite par des généraux bonapartistes de l'autre la Commune jeta bas ce colossal symbole de la gloire guerrière, la colonne Vendôme.
La grande mesure sociale de la Commune, ce fut sa propre existence et son action. Ses mesures particulières ne pouvaient qu'indiquer la tendance d'un gouvernement du peuple par le peuple. Telles furent l'abolition du travail de nuit pour les compagnons boulangers; l'interdiction, sous peine d'amende, de la pratique en usage chez les employeurs, qui consistait à réduire les salaires en prélevant des amendes sur leurs ouvriers sous de multiples prétextes, procédé par lequel l'employeur combine dans sa propre personne les rôles du législateur, du juge et du bourreau, et empoche l'argent par-dessus le marché. Une autre mesure de cet ordre fut la remise aux associations d'ouvriers, sous réserve du paiement d'une indemnité, de tous les ateliers et fabriques qui avaient fermé, que les capitalistes intéressés aient disparu ou qu'ils aient préféré suspendre le travail.
Les mesures financières de la Commune, remarquables par leur sagacité et leur modération, ne pouvaient être que celles qui sont compatibles avec la situation d'une ville assiégée. Eu égard aux vols prodigieux commis aux dépens de la ville de Paris par les grandes compagnies financières et les entrepreneurs de travaux publics sous le régime d'Haussmann, la Commune aurait eu bien davantage le droit de confisquer leurs propriétés que Louis Napoléon ne l'avait de confisquer celles de la famille d'Orléans. (...)
Et quelle satire contre M. Thiers : tandis qu'il faisait pleuvoir des grands-croix sur les généraux bonapartistes, en témoignage de leur maestria à perdre les batailles, à signer les capitulations et à rouler les cigarettes à Wilhelmshoehe, la Commune cassait et arrêtait ses généraux dès qu'ils étaient suspectés de négliger leurs devoirs, L'expulsion hors de la Commune et l'arrestation sur son ordre d'un de ses membres qui s'y était faufilé sous un faux nom et qui avait encouru à Lyon une peine de six jours d'emprisonnement pour banqueroute ,simple, n'était-ce pas une insulte délibérée jetée à la face du faussaire Jules Favre, toujours ministre des Affaires étrangères de la France, toujours en train de vendre la France à Bismarck et dictant toujours ses ordres à la Belgique, ce modèle de gouvernement ? Mais, certes, la Commune ne prétendait pas à l'infaillibilité, ce que font sans exception tous les gouvernements du type ancien. Elle publiait tous ses actes et ses paroles, elle mettait le public au courant de, toutes ses imperfections.
Dans toute révolution, il se glisse, à côté de ses représentants véritables, des hommes d'une tout autre trempe; quelques-uns sont des survivants des révolutions passées dont ils gardent le culte; ne comprenant pas le mouvement présent, ils possèdent encore une grande influence sur le peuple par leur honnêteté et leur courage reconnus, ou par la simple force de la tradition; d'autres sont de simples braillards, qui, à force de répéter depuis des années le même chapelet de déclamations stéréotypées contre le gouvernement du jour, se sont fait passer pour des révolutionnaires de la plus belle eau. Même après le 18 mars, on vit surgir quelques hommes de ce genre, et, dans quelques cas, ils parvinrent à jouer des rôles de premier plan. Dans la mesure de leur pouvoir, ils gênèrent l'action réelle de la classe ouvrière, tout comme ils ont gêné le plein développement de toute révolution antérieure. Ils sont un mal inévitable; avec le temps on s'en débarrasse; mais, précisément, le temps n'en fut pas laissé à la Commune. (...)Dans une brève esquisse d'organisation nationale que la Commune n'eut pas le temps de développer, il est dit expressément que la Commune devait être la forme politique même des plus petits hameaux de campagne et que dans les régions rurales l'armée permanente devait être remplacée par une milice populaire à temps de service extrêmement court. Les communes rurales de chaque département devaient administrer leurs affaires communes par une assemblée de délégués au chef-lieu du département, et ces assemblées de département devaient à leur tour envoyer des députés à la délégation nationale à Paris; les délégués devaient être à tout moment révocables et liés par le mandat impératif de leurs électeurs. Les fonctions, peu nombreuses, mais importantes, qui restaient encore à un gouvernement central, ne devaient pas être supprimées, comme on l'a dit faussement, de propos délibéré, mais devaient être assurées par des fonctionnaires de la Commune, autrement dit strictement responsables. L'unité de la nation ne devait pas être brisée, mais au contraire organisée par la Constitution communale; elle devait devenir une réalité par la destruction du pouvoir d'État qui prétendait être l'incarnation de cette unité, mais voulait être indépendant de la nation même, et supérieur à elle, alors qu'il n'en était qu'une excroissance parasitaire. Tandis qu'il importait d'amputer les organes purement répressifs de l'ancien pouvoir gouvernemental, ses fonctions légitimes devaient être arrachées à une autorité qui revendiquait une prééminence au-dessus de la société elle-même, et rendues aux serviteurs responsables de la société. Au lieu de décider une fois tous les trois ou six ans quel membre de la classe dirigeante devait « représenter » et fouler aux pieds le peuple au Parlement [4], le suffrage universel devait servir au peuple constitué en communes, comme le suffrage individuel sert à tout autre employeur en quête d'ouvriers, de contrôleurs et de comptables pour son affaire.
(...) La classe moyenne des villes de province vit dans la Commune une tentative de restaurer la domination que cette classe avait exercée sur la campagne sous Louis-Philippe, et qui, sous Louis-Napoléon, avait été supplantée par la prétendue domination de la campagne sur les villes.(...)
Cependant, commençant à désespérer du succès de sa campagne, Thiers résolut de changer de tactique; il ordonna, dans tout le pays, des élections municipales pour le 30 avril sur la base de la nouvelle loi municipale qu'il avait lui-même dictée à l'Assemblée nationale. Tant par les intrigues de ses préfets que par l'intimidation policière, Thiers attendait avec confiance que le verdict des provinces donnât à l'Assemblée nationale ce pouvoir moral qu'elle n'avait jamais possédé, et qu'elles lui adressent enfin la force matérielle dont il avait besoin pour vaincre Paris. Sa guerre de bandit contre Paris, qu'il exaltait dans ses propres bulletins, et les tentatives de ses ministres pour établir par toute la France le règne de la terreur, Thiers, dès le début, se préoccupait de les accompagner d'une petite comédie de la conciliation, qui devait servir plus d'un dessein. Elle devait duper les provinces, allécher les éléments bourgeois de Paris et, par-dessus tout, donner aux républicains avoués de l'Assemblée nationale l'occasion de cacher leur trahison envers Paris, derrière leur foi en Thiers.
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Dans un autre texte, je rappelais l'actualité de la révocabilité, l'actualité de la Commune de Paris, l'actualité de la Révolution russe de 1917
A la suite de quoi, les Parisiens désignent des DELEGUES DEPUTES REVOCABLES.
C'est cet exemple là que les patriotes camerounais et africains doivent étudier.
UN délégué député pour 15 000 Parisiens.

1905 Les ouvriers russes tentent leur première révolution. Ils désignent des DELEGUES DE CONSEIL.
Mais le Tsar étouffe la révolution.

1917 février-mars
Contre Nicolas 2, la Révolution recommence et gagne.
Cette fois-ci la féodalité est abattue.
Pendant qu'un gouvernement provisoire au service des capitalistes russes, britanniques et français se met en place, le peuple DESIGNE A NOUVEAU DES DELEGUES DE CONSEILS (UN POUR 500 ou 1000)

Il faut étudier ces TROIS périodes et la suite de l'année 1917.
C'est un ENJEU HISTORIQUE POUR LE CAMEROUN ET TOUTE L'AFRIQUE  (dans dimanche 27 février 2011 Egalitarisme, salaire égal pour tous, formoisie et innovoisie, chute de Ghannouchi, constituante et magouilles de la classe formoise : Des réponses sur Facebook)
Sur le site Nawaat, je débattais avec des révolutionnaires tunisiens. Je leur posais quatre questions.
La réponse que j’attends de vous est très simple :
4 POINTS d’ACCORD OU DE DESACCORD
1° ACCEPTEZ-VOUS DE PRECONISER UN SYSTEME DE DELEGATION PAR 25 (25 citoyens de plus de 14 ans se groupant librement, devenant donc 25 délégateurs de base en désignant leur délégué) en AJOUTANT donc UN ETAGE, UN DELEGUE DE BASE au système de 1917 ?
Acceptez-vous que le délégué de conseil soit désignés et contrôlé en permanence par 25 délégués de base ? (pour empêcher les manipulations d’assemblées générales par la classe sociale des diplômés et ses agents NPA et autres)
2° Acceptez-vous, que les instances gouvernementales, d’auto-défense, de justice soient dissoutes et reconstruites sous le CONTRÔLE EXCLUSIF des structures de délégués ?
3° ACCEPTEZ-VOUS de préconiser un REVENU UNIQUE pour tous les Tunisiens. 500 dinars pour ceux ayant 14 ans ou plus et une demi-part de 250 dinars pour les plus jeunes ?
4° ACCEPTEZ-VOUS LE VERSANT libéral VRAI de notre projet, c’est à dire le VERSEMENT DE 130 dinars à investir par citoyen. Un investissement public dans des entreprises ou structures égalitaristes (rendant leur C.A. en totalité à la caisse commune égalitariste) un “investissement démocratique” qui deviendrait un devoir civique, individuel, public.
Les révolutionnaires libéral-égalitaristes, les partisans de la délégations générale révocable sont les seuls et uniques véritables héritiers de la Commune de Paris.
Les autres organisations ne sont les héritière que des scories bourgeoises et formoises de celle-ci. Pas un héritage dont il faut se vanter !

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