samedi 30 janvier 2010

Investissement démocratique, intérêt général, intérêt privé : un commentaire en réponse à Michel X sur le blog de Paul Jorion

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@Michel X
qui a écrit
« Cette confusion entre intérêts particuliers et collectifs, ce brouillage permanent des frontières entre domaines qui devraient restés séparés est un trait du capitalisme actuel et de la société postmoderne en général. On le rencontre partout. [...] On peut citer des tas d’autres exemples. Quasiment plus rien n’est sanctuarisé par rapport aux ingérences permanentes des intérêts privés.
Nous avons donc besoin de sanctuaires, d’espaces dans lesquels les intérêts privés n’entrent pas. Il faudrait donc recréer les frontières que le capitalisme a abattu, ériger des lignes de séparation entre domaines qui relèvent d’intérêts purement privés et d’autres qui relèvent d’intérêts supérieurs. Une banque commerciale n’est pas une banque d’investissement. Un ministre n’est pas un banquier. Une régulateur n’est pas un banquier. Un médecin n’est pas un délégué médical. Un journaliste n’est pas un publicitaire et un article journalistique est différent d’un publi-rédactionnel. Etc, etc. »
La confusion que contiennent ces propositions est typique de l’approche des idéologues et des militants de la classe formoise*.
Les intérêts sont toujours « privés ».
Les intérêts collectifs ne sont que des sommes d’intérêts privés ou des compromis entre plusieurs intérêts privés divergents.
Les banques ?
Il faut les supprimer.
Le crédit qu’il soit à la consommation ou pour l’investissement est une absurdité antique qui perdure. Les « chevaliers » de la Bourse n’attendent plus les naufrage des bateaux, mais les mauvaises (ou à défaut les bonnes) récoltes sont toujours motifs d’enrichissement.
Les investissements en vue des guerres existent toujours : Kouchner* incitait la France à participer à la deuxième guerre du Golfe pour pouvoir récupérer ensuite « a piece of cake »
Mais cette absurdité antique est la composante monétaire d’une autre absurdité. Celle-là est néolithique.
C’est en effet de cette époque que date la SÉPARATION DU TRAVAILLEUR DE L’INVESTISSEUR.
Un des deux principaux enjeux de la REVOLution de civiLISATION, de la « révolisation » qui se prépare est donc celui-là : RENDRE AU TRAVAILLEUR LE DROIT A INVESTIR.
Ce que l’humain du paléolithique faisait librement : répartir son temps entre production de consommation (chasse pêche) et production d’investissement (fabrication de lances, d’hameçon) est un des deux enjeux principaux, un des deux éléments programmatiques fondamentaux.
Cette confusion « public-privé » recouvre l’ignorance ou le refus de la formoisie d’opérer ce retour de l’investissement dans les mains du citoyen.
Ce droit individuel à investir prendra, naturellement, une forme monétaire.
Nous la traduirons par « 300 euros par mois pour l’investissement ».
Ce sera la somme dont disposera chaque Terrien pour investir (sans retour, sans dividende, sans profit) sur le projet de son choix.
A la seule condition qu’il n’y ait pas « abus de biens sociaux ».
Mais de cela, le contrôle sera aisé : les 300 euros que vous investirez par tranches de 1, 5, 10, 200 euros …. le seront sur Internet de façon publique.
Sur la page « investissement public » de chaque citoyen, il sera possible de connaître tous les projets qu’il aura librement « subventionné ».
Ce système permettra – enfin – de RETIRER LA CLEF DU COFFRE DES MAINS DES POLITIQUES.
En effet, le délégué révocable à tout moment perdra le droit qu’a l’élu de subventionner à qui mieux mieux.
On ne verra plus de Ségolène Royal punir ses féaux tel Dominique Besnéhard en coupant les subventions – qui montrait ce faisant leur nature de corruption politique féodale.
A l’âge de 7 ans, chaque enfant recevra UN euro chaque jour à 16 heure – dès le jour de la révolution – afin de les investir où bon lui semble, individuellement.
On fixera une limite de 3 kilomètres comme borne spatiale pour cet investissement : il soumettra, lui-même, ses projets (individuels ou collectifs) réclamant financement (ordinateur pour la classe, plantes vertes dans le couloir ou plantations dans la cour de récréation, peintures sur le sol à refaire sur le terrain de hand-ball, etc etc…)
Les « demandeurs d’investissement » déposeront un plan de financement et ce seront les enfants d’autres écoles qui – sans qu’il soit possible de jouer au « donnant-donnant » – financeront publiquement ces projets, en fonction des arguments des uns et des autres.
Les UN euros de Cours Préparatoires deviendront DEUX euros l’année suivante … etc…
Tout ce débat sur un monde sans banques rend absurde le distingo du texte de Michel X.
Encore faut-il avoir le projet de RENVERSER LE CAPITALISME et d’établir un AUTRE SYSTEME !!!
Mais – et cela déborde le thème présent – il faut ACCEPTER EN PREALABLE de renoncer aux privilèges de Terre du Nord et ne plus exiger de pouvoir consommer PLUS QUE CE QUE PRODUIT NOTRE TERRE.
Une telle approche ne sera réalisable qu’en prenant en compte les thèses de Parvus-Trotsky : ce seront les classes exploitées qui par un PROCESSUS DE REVOLUTIONS SUCCESSIVES contre les diverses classes exploiteuses qui auront la force, l’envie, la volonté, le projet de mettre en oeuvre une société POST-CAPITALISTE.
La construction théorique ET programmatique d’un post-marxisme est un enjeu essentiel de ce projet. Mettre en lumière la LUTTE DES STRATES est pour cela crucial.
*chevalier : le spécialiste est Claude Nicolet
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chevalier_romain
http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Nicolet
exemple consultable en ligne
À Rome pendant la seconde guerre Punique : techniques financières et manipulations monétaires (téléchargeable pdf image)
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1963_num_18_3_421003
*Kouchner : interview en anglais dans un supplément au journal Le Monde
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