vendredi 28 janvier 2011

Tunisie : Une réponse à Fatma Benmosbah – "face à face Bobos contre Prolos" ou "Lutte de classe formoisie-formariat" (un débat sur Nawaat)

La Révolution Tunisienne produit des chercheurs en sciences humaines pertinents à grande vitesse. Les luttes entre les classes amènent les gens lucides à prendre connaissance des véritables mécanismes sociaux de façon bien plus rapide qu'en période de "calme social". Un "calme social" qui n'est que la soumission des "spoliatés" aux voleurs.
Les "spoliatés" sont tous ceux à qui sont confisqués leurs droits d'auteur ancestraux.
Sur Nawaat  le site d'Asdrubal -, Fatma Benmosbah publie un texte à lire absolument. Au-delà des termes utilisés c'est de la lutte des classes entre la classe formoise et le formariat qu'elle nous décrit :

Tunisie – Le face à face Bobos contre Prolos

 extrait
Sur le terrain se joue aujourd’hui un face à face bobos contre prolos : deux révolutions, deux forces en présence.
D’une part, la petite bourgeoisie citadine. Ce sont ces jeunes et ces moins jeunes qui se sont très vite rangés du côté des insurgés. Excédés par la censure, le manque de liberté et la répression, écœurés par la gloutonnerie matérielle des clans Ben Ali -Trabelsi, ils ont toute de suite saisi l’occasion d’exprimer leur soif d’indépendance et leur haine du régime. Ils ne sont pas toujours descendus dans la rue mais à travers leur manipulation de l’outil internet, particulièrement via les réseaux sociaux, ils ont parfaitement joué le rôle de média citoyens, relayant l’information, postant des vidéos en live de la situation sur le terrain. C’est souvent grâce à eux que les grandes chaînes d’informations comme Al Jazeerah, France 24 ou Al Arabya ont parachevé leur couverture des évènements de ce début du mois de janvier. En gonflant les rangs de la grande manifestation du 14 janvier, ils ont fourni la contribution nécessaire pour gagner la dernière manche, le coup fatal qu’il restait à apporter à la présidence de Ben Ali. Leur mission achevée, ils ont regagné leurs garnisons pour essayer de reprendre une vie plus ou moins paisible, laissant à la nouvelle équipe le soin de remettre les choses sur les rails.
Même si certains opposants siègent aujourd’hui au gouvernement, on ne leur connait pas de chef de file mais il est clair que cette tranche de la population sert de base au Premier ministre et à son équipe. Nul ne peut encore donner la mesure de sa solidité.
De l’autre côté, la population de l’intérieur du pays. Laissée pour compte depuis l’ère bourguibienne, c’est de chez elle qu’est partie l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. C’est cette population qui, bien que désarmée, est descendue dans la rue. C’est encore elle, acceptant de recevoir des balles réelles en pleine poitrine et à la tête, qui a fait face à la sanguinaire machine policière. Comme les jeunes citadins, les jeunes et les moins jeunes de l’intérieur étaient également excédés et écœurés, mais pour des raisons différentes. Si démocratie et liberté se retrouvent dans la nomenclature de leurs revendications, ils y ajoutent la précarité et le chômage. Aussi bien instruits et formés que leurs concitoyens citadins, ils se retrouvent obligés d’accepter des sous-emplois pour pouvoir trouver de quoi diner.
Ayant plus connu la répression brutale et souvent mortifère du gouvernement pour s’être parfois soulevée et avoir crié son désespoir, cette population n’accorde aucun crédit à tous ceux qui lui rappellent de près ou de loin les sombres années du régime de Ben Ali. Elle veut, exige et ordonne le départ séance tenante de Ghannouchi et de toute son équipe. Elle n’a pas oublié les promesses non tenues du 7 novembre 1987 et plus récentes encore, celles de Rdayef, le bassin minier de Gafsa.
Détachées du confort matériel que de toute façon elle ne possède pas, elle est prête à aller jusqu’au bout pour défendre ce qu’elle appelle « sa révolution ».
Armée de convictions très ancrées dans l’esprit de toutes ses composantes, soutenue par un syndicat très fort, elle a installée ses quartiers devant le Premier ministère en attendant d’en déloger ses locataires. Combien de temps ces derniers tiendront-ils ?
Deux camps, deux points de vue, deux revendications. Pluralités d’idées ou fissures dans la solidarité ?
La révolution du 14 janvier n’a pas encore dit son dernier mot. Il est certain qu’aujourd’hui la Tunisie va au devant de nouveaux évènements dont l’impact sera encore plus profond que le départ de Ben Ali ?

J'ai déposé une réponse hier.

Yanick Toutain says:
Fatma Benmosbah , c’est EXCELLENT !
C’est exactement ce que nous disons depuis ….. 1993 !
IL EXISTE UNE LUTTE DE CLASSE ENTRE LES DIPLOMES ET LES SANS DIPLOMES.
La Révolution Tunisienne a été lé fille de l’alliance de classe entre la proto-formoisie au chômage et le formariat.
j’explique inlassablement à Téméraire Mirage et à Asdrubal l’urgence d’ORGANISER une PYRAMIDE DE DELEGUES en tournant définitivement le dos au système capitaliste des élections.
Mais les couches de cette FORMation bourgeOISIE, cette FORMOISIE arriviste commencent à lorgner sur leurs PRIVILEGES.
C’est la raison pour laquelle ils refusent de construire une pyramide dont la base est 7,5 millions de délégateurs de plus de 14 ans et le socle 300 000 délégués désignés par groupes LIBRES de 25 délégateurs.
IL FAUT UN GOUVERNEMENT REVOCABLES formé de délégués nationaux (chacun représentant 25²² délégateurs de base. Et CHACUN contrôlé par les 25 délégués députés qui l’ont désigné et qui le surveillent en permanence…
.. mais Fatma Benmosbah, acceptez vous le projet de verser un SALAIRE UNIQUE de 500 dinars par mois pour chaque Tunisien de plus de 14 ans. (et 1/2 part de 250 dinars pour les plus jeunes)
CE PROJET EST LE CRITERE fondamental du REGROUPEMENT de tous les proto-formois honnêtes. Ceux qui sont prêts à en FINIR AVEC LA LUTTE DE CLASSE.
En rejoignant le peuple. définitivement.
En tant qu’être humain.


Le 27, j'avais aussi répondu à un contradicteur

Yanick Toutain says:
@Ghoul says:
Vous osez écrire
elle crée de la division
La haute formoisie est restée RCDiste pour ses privilèges.
La haute moyenne formoisie a dit “rentrez chez vous ! ” le soir du 14.
“On bosse demain !”
La basse moyenne formoisie elle a dit …. maintenant qu’on a changé de président et qu’on a un gouvernement avec …. Slim Amamou … il fait arrêter…
La petite formoisie, elle , elle hésite…
Les enseignants sont en grève contre le gouvernement RCDiste… mais ils font ça au lieu de
1° APPELER LES PARENTS A FAIRE DES DELEGUES PAR GROUPES DE 25
2° NE PAS SE METTRE EN GREVE ….. en commençant la REVOLUTION PEDAGOGIQUE ANTI-FORMOISE !
Comment ?
C’est simple : abolition des diplômes, des classements, des notes, des sanctions pour le travail..
ET DEMARRAGE DE L’ENTRAIDE OBLIGATOIRE ENTRE TOUS LES ELEVES !
… pendant ce temps, les exclus du formariat ne possèdent pas encore de cadres intellectuels pour ORGANISER la délégation générale révocable…
Dès qu’un groupe de gens ayant un bagage VA TRAHIR sa classe EN APPELANT A UN GOUVERNEMENT FORME DE DELEGUES REVOCABLES… TOUT BASCULE A NOUVEAU en faveur de ceux dont parle Wala Kasmi
mercredi 26 janvier 2011
“Qui a fait la révolution !” Un poème de Wala Kasmi en arabe dialectal traduit et adapté par Téméraire Mirage
Qui a fait la Révolution ?
Ce sont les Fréchich …
Ce sont les les Hammama … et pas les riches,
Ce sont les Portefaix,
Les cireurs et les maçons des chantiers,
Ce sont les chômeurs et les vagabonds,
Les gueux et les mendiants,
Ce sont les va-nu-pieds,
Et les fils de la balafrée,
Ce sont les marchands ambulants,
Qui ont fait cette révolution !
C’est sont les enfants de Tala,
De Kasserine, Regueb, et Jelma
De Bouzayen, Sidi Bouzid et Meknassy,
Les enfants oubliés de l’arrière pays,

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