vendredi 26 août 2011

Assassinat de Thomas Sankara : des témoignages d’un documentaire de la RAI 3 mettent en cause, la France, la CIA et Blaise Compaoré (un article inaccessible en ligne du site thomassankara.net)

Momo : …Ils se sont retrouvés en Mauritanie et ont discuté un jour entier ... ils ont beaucoup discuté et puis un homme a été envoyé par Paris, un homme blanc qui a longuement discuté avec eux… puis il y eut une autre rencontre en Libye, où l’on parla encore du problème Sankara et ce qui fut clair pour tous est que nous voulions utiliser le Burkina comme base, Sankara devait être éliminé. Blaise Compaoré deviendrait président et allait nous aider..
Silvestro : Et Kadhafi était d’accord ?
Momo : Bien sur. Attention tout ceci doit rester secret …. C’est top secret


Cet article est en mémoire cache de Google.
Il provient du site ThomasSankara qui est actuellement inaccessible.
Il est étrange que ce site ne puisse être lu au moment précis où le bourreau formois islamo-fasciste de Libye Kadhafi soit expulsé du pouvoir par une révolution du peuple dont le déroulement actuel soit manipulé par les impérialistes et les agents d'Al Qaida protégés par la CIA.

++

Assassinat de Thomas Sankara : des témoignages d’un documentaire de la RAI 3 mettent en cause, la France, la CIA et Blaise Compaoré

Les témoignages que nous reproduisons ci-dessous proviennent de la retranscription de témoignages extraits du documentaire « Ombres africaines » de de Silvestro Montanaro. Ce documentaire a été diffusé le 15 juillet à 23h55, comme la première partie d’une trilogie sur le Libéria, la suite l’étant les 22 et 29 juillet. Ces documentaires sont réalisés pour l’émission « C’era une volta » de Silvestro Montanaro, journaliste d’investigation. L’intégralité du documentaire peut être visionné à l’adresse http://www.rai.tv/dl/RaiTV/. Si vous rencontrez des difficultés, vous pouvez aussi visionner les extraits concernant l’assassinat de Thomas Sankara à l’adresse http://www.youtube.com/...
Nous n’avons traduit que les retranscriptions de la partie du film concernant l’assassinat de Sankara. La version italienne se trouve à l’adresse http://www.thomassankara.net/spip.php?article786
Les personnes interrogées, parfois en caméra cachée, sont

  • Jewel Howard Taylor, senatrice du Libéria, ex femme de Charles Taylor
  • Momo Jiba, ex chef de camp de président Taylor, aujourd’hui général
  • Marcus Dahn, historien, actuellement ministre des postes et des télécommunications du Libéria
  • Cyril Allen, ex chef du parti de Taylor et ex président de la compagnie pétrolière nationale
  • Moses Blah, ex vice_président du Liberia pendant quelques années
  • Prince Yormie Johnson, ex seigneur de guerre. Il a d’abord combattu aux côtés de Charles Taylor dans le National Patriotic Front of Liberia (NPFL) avant de créer sa propre faction rebelle, l’Independent National Patriotic Front of Liberia (INPFL). Il est aujourd’hui sénateur du Libéria. Ses déclarations sur la participation de libériens à l’assassinat de Sankara avaient déjà retenu l’attention durant l’été 2008.
La partie que nous présentons ci-dessus est la traduction de la retranscription fidèle des témoignages. Ils sont traduits dans l’ordre où ils ont été montés pour le film par le réalisateur. Vous trouverez notre analyse sur ces témoignages à l’adresse http://www.thomassankara.net/spip.php?article805

Le nom de Silvestro apparait aussi dans la retranscription. il s’agit du réalisateur qui pose les questions. Les commentaires qui accompagnent les images sont précédés de la mention voix off.
La traduction a été réalisée par Mme Rose Marie Hertz. Qu’elle soit ici très vivement remerciée.
Les animateurs du site thomassankara.net

 Retranscription des extraits du documentaire « Ombres africaines » de Sylvestro Montanaro

Voix off  : En fait une intrigue internationale. Je vais rencontrer la Sénatrice libérienne Jewel Howard Taylor, l’ex femme de Charles Taylor
Silvestro : Pensez-vous que des personnes puissent se sentir inquiétées si Taylor dit « la vérité » ? Des gens importants ?
Lady : Oui absolument, certainement… j’en suis sûre…
Silvestro : Des personnes très importantes ?
Lady : Certes. Car une partie de cette histoire est encore restée secrète et il ne l’a jamais racontée, pas même à moi. Je suis sûre qu’il avait encore des secrets. Comment a-t-il quitté l’Amérique ? Quel accord a-t-il passé avec Kadhafi pour l’entraînement en Libye ? Quels étaient ses amis, quelles informations lui ont-ils données ?
Momo : Il avait beaucoup d’amis en Amérique….
Silvestro : Des gens importants ?
Momo : Oui… certes…dans les affaires…
Silvestro : Pouvez-vous me donner quelques noms ?
Momo : Ah….non, je ne peux pas révéler leur noms… je ne suis pas idiot.. Il avait quelques bons amis diplomates… qui maintenant ont disparu quelque part… mais je sais qui ils sont.. et que cela ne leur ferait pas plaisir si je parlais.. Car Taylor n’est pas tombé du ciel .. ainsi… de la prison sur le Libéria. C’est eux qui l’ont envoyé ici, au Libéria ! Et ils le savent bien..
Voix off : Ce monsieur, lui aussi considéré par l’ONU comme un criminel, était l’ordonnance de camps du Président Taylor. Aujourd’hui le Général Momo Jiba –l’un de ceux qui est bien au courant- laisse entrevoir de lourdes responsabilités derrière l’aventure de pouvoir de Charles Taylor.
Silvestro : Qui l’a envoyé ici ?
Momo : Ceux qui l’ont fait le savent. La grande main. Eux ils savent tout. Il n’est pas venu ici tout seul. Taylor était en prison en Amérique…et peu après, il était à Monrovia au Libéria.. Comment a t-il fait pour sortir de prison en Amérique ? Comment a t-il fait pour s’échapper d’une prison Américaine ?
Silvestro : La CIA ?
Momo : Eh heh.. je ne peux pas le dire .. une grande main, la grande main.
Historien : ce qui se passe en Amérique avec Charles Taylor est vraiment une histoire incroyable.
Voix off : L’actuel ministre des postes et télécommunications du Libéria, Marcus Dahn, est aussi l’un de ses plus important historiens. Lui aussi soupçonne de lourdes responsabilités sur la fugue de Charles Taylor
Historien : Charles Taylor s’était enfuit du Libéria après avoir été accusé par le président Doe d’avoir volé un million de dollars des caisses de l’Etat. Il fut arrêté et devait être extradé au Libéria. Bon, vous devez savoir que l’avocat de Charles Taylor était l’un des meilleurs en Amérique, Ramsey, qui avait été l’Avocat Général d’Etat sous le Président Jimmy Carter. Ce fut justement lui l’avocat de Taylor. Taylor était écroué dans une prison fédérale au Massachussetts, une des plus sure. D’une prison Fédérale il me semble très difficile, sinon impossible de pouvoir s’en évader… Taylor, lui, il réussit à s’en évader, à venir ici lancer sa révolution et à essayer de mettre dehors Samuel Doe
Bleah : On ne peut s’échapper d’une prison de ce genre sans l’aide de quelqu’un. Taylor n’était pas un petit oiseau, il n’était ni Dieu ni un esprit.
Voix off : Mose Bleah était le vice président de Taylor, l’un de ses hommes de la première heure. Lorsque Taylor est parti en exil il a été Président du Libéria pendant quelques mois.
Bleah : Nous avons été aidés, aussi par beaucoup de gens qui maintenant ont des rôles importants dans notre pays, et de même notre Président a admis avoir aidé Taylor, et lui avoir donné de l’argent à cette époque.
Silvestro : Mais ce furent surtout les américains qui l’ont fait…
Bleah : Certainement…oui …
Silvestro : De quelle manière ?
Bleah : Comment pourrais-je vous expliquer… notre bon père, nous le nommons ainsi car nous autres libériens nous nous considérons comme une province des Etats Unis, enfin eux nous ont aidés, eux étaient d’accord pour que Charles Taylor devienne Président de ce pays.
Allen : Vous devez savoir que Taylor fut choisi par les leaders du NPFL. La direction du NPFL, incluait par exemple Mme Ellen Sherif, notre actuelle Présidente.
Voix off : Cyril Allen, aux premières places de la liste noire des Nations Unies, a été le chef du parti de Taylor et aussi le président de la compagnie pétrolière nationale.
Allen : Eux, ils demandèrent de l’aide pour renverser Samuel Doe. Alors les américains leur demandèrent qui ils avaient choisi comme leader de celle-ci, oui de cette révolution. Leur réponse fut claire et sans hésitations. Nous avons un libérien qui a beaucoup de raisons de rancœurs envers Samuel Doe. Cet homme a une remarquable personnalité militaire, il est très intelligent et courageux.. Maintenant malheureusement il est dans l’une de vos prisons. Nous vous demandons de le libérer, de pouvoir l’utiliser comme leader de notre révolution. Et ils acceptèrent. Et Taylor…
Silvestro : Ils acceptèrent ?
Allen : Bien sur, et ils firent en sorte que Taylor puisse s’échapper.
Ministro Doe : Vous devez le demander au département d’Etat américain, vous devez le demander aux plus hauts niveaux de la CIA, vous devez le demander aux plus hauts niveaux du FBI, vous devez le demander aux politiques qui maintenant gouvernent ce pays, eux savent bien ce qui c’est passé… Ecoute, je souhaite de ne jamais finir, dans ma vie, dans un pénitencier américain. Ce sont des endroits dont il est pratiquement impossible de s’évader. Taylor incroyablement a réussi. Maintenant soyez attentifs au déroulement des faits… Qui était l’avocat de Taylor ? Ramsey Clark, l’ex Avocat Général des Etats Unis, l’un des hommes les plus puissants du monde, était l’avocat de Taylor. Taylor s’évade d’une prison de Boston, et où retrouvons-nous ensuite Taylor ? Nous le retrouvons en Afrique. Lorsque Taylor est arrivé ici, il avait un sac d’argent, quand nous avons contrôlé la provenance des premiers 25.000 dollars qui étaient parvenus à Taylor, j’avais toutes ces informations sur un ordinateur, mais ensuite d’étranges individus l’ont détruit nuitamment, mais l’un de mes amis a une copie, eh bien l’une des signatures était celle d’une personne qui ensuite est devenue Président de ce pays et l’autre eh bien disons d’un américain.
Silvestro : Où avez-vous été « entraîné », dressé ?
Momo : J’ai été « entraîné », dressé…
Silvestro : Dites la vérité
Momo : Oui.. en Libye
Silvestro : Qui vous a entraîné ?
Momo : Eh ehe hehehe, c’est une question importante. Une bonne question.
Silvestro : Quel genre d’instructeurs avez-vous eu…D’où venaient-ils… De quel pays ? Vous le direz sur.
Momo : Ca je ne peux le dire devant une caméra de télévision, c’est top secret. Je ne peux le révéler… c’étaient des instructeurs, ça c’est sur.
Silvestro : Qui vous a donné les armes ?
Momo : Pour combattre ?
Silvestro : Oui
Momo : Ehe he he
Silvestro : Les mêmes personnes ?
Momo : Noooo…c’était la révolution, on se débrouillait seul. Personne ne nous a donné quoi que ce soit. Le Président Taylor utilisait ses ressources personnelles.
Voix off :Là-dessus j’invite l’équipe du tournage à aller faire un aller retour avec une caméra cachée. Une caméra de télévision cachée
Silvestro : Qui sont ceux qui vous ont entraînés, vous me le dites...
Momo : Eh eh eh bon ça va ... non je ne peux pas le lui dire ... et après tout il le sait...
Silvestro : La Cia ?
Momo : Oui.. la Cia m’a entraîné
Silvestro : Mais alors Kadhafi… la Libye.
Momo : Laisse tomber… c’est de la politique…
Silvestro : Incroyable..
Momo : Laisse tomber… c’est de la politique
Silvestro : Et eux vous ont donné l’argent …
Momo : L’argent, tout.
Silvestro : Les armes ?
Momo : Tout, tout.
Silvestro : La Cia ?
Momo : Laisse tomber… c’est de la politique.
Silvestro : Miséricorde…
Momo : Vous le savez … ils sont dangereux … maintenant ils veulent le silence… ils n’apprécieraient pas que l’on parle … si nous le faisions, cela serait dangereux pour eux ..
Silvestro : Comment est-ce possible que la CIA ait aidé Charles Taylor à s’évader de prison ?
Lady Taylor : Je suis sure qu’ils étaient impliqués.
Silvestro : Mais ensuite il était en Libye à organiser la guerre contre Doe. La Libye était l’ennemie des Etats Unis.
Lady Taylor : Je pense que Charles Taylor a seulement été une marionnette dans ce jeu entre nations. Les USA étaient contre la Libye, mais dans le même temps les USA voulaient renverser Doe. C’est pour cela qu’ils avaient besoin qu’un ami vienne faire le travail. C’est pour cela qu’ils ont autorisé Taylor à aller en Libye suivre l’entraînement pour revenir ici faire la guerre avec ses hommes. Mais aussi pendant cette guerre, avant qu’il ne soit Président, il était toujours en contact avec les Etats Unis. Il faisait partie du plan pour chasser le Président Doe. Il avait besoin de comprendre quelles étaient les priorités : la question libérienne, son sens pour l’administration américaine, les réserves naturelles qu’ils avaient et qui pouvaient devenir des ressources pétrolières pour eux. Tout ceci faisait que le Libéria devenait un point stratégique. C’est pour cela que la question libérienne était bien plus importante que la libyenne.
Voix off : Comme me le révèle le général Momo, Taylor à cette époque travaillait pour la Cia espionnant Kadhafi et les mouvements de libération africains qui durant ces années s’entraînaient en Libye.
Momo : C’était une opération de la CIA
Silvestro : Enfin la vérité c’est que Taylor travaillait pour la CIA et avait été envoyé pour infiltrer les mouvements de libération africains qui s’entraînaient en Libye.
Momo : C’est certainement la vérité
Silvestro : Ce n’est pas sur ?
Momo : Certainement que oui, je travaillais avec lui, et nous parlions de ces choses là, et je n’ai pas l’habitude de mentir, moi.
Silvestro : Et quelles opérations spéciales a mis au point Taylor pour la Cia en espionnant Kadhafi ?
Momo : Une ... une importante fut au Burkina Faso
Silvestro : La mystérieuse fugue de Charles Taylor croise le destin de Thomas Sankara, le très jeune Président du Burkina Faso. Il y a quelque temps un ex seigneur de guerre, Prince Johnson, actuellement sénateur, a raconté devant la Commission Vérité au Libéria que lui et Taylor ont eu un rôle dans la mort de Sankara. Je suis allé le rencontrer pour qu’il m’explique mieux cette histoire.
Prince : Mais cela ne fait pas partie de ce que vous avez écrit ici…
Silvestro : c’est compris dans la dernière question
Prince : Non cela n’y est pas et en tous les cas vous devez respecter la séquence de la demande que vous avez écrit ici…
Silvestro : Vous dites ?
Prince : Et vous ne pouvez pas me faire de nouvelle demande que vous n’avez même pas écrite ici
Silvestro : C’est si difficile pour vous de répondre à cette question ?
Prince : Non, non… cela ne va pas comme ça
Silvestro : Enfin que s’est-il passé au Burkina
Prince : Non, nous...lorsque l’on parle d’un fait une fois, deux, trois fois...
Silvestro : De Thomas Sankara
Prince : Pour finir c’est fastidieux
Silvestro : Vous dites ?
Prince : Je suis allé à la Commission réconciliation, j’ai donné une interview à une agence de presse française, elle a été diffusée dans le monde entier et je continuerai à répéter en continu ce que j’ai dit à propos du Burkina Faso
Silvestro : Je comprends mais répondez
Prince : Et peu après que j’ai parlé, le Président du Burkina a eu plein de problèmes et je ne veux pas que cela arrive à nouveau. Et puis, si vous voulez réellement savoir ce qui est arrivé au Burkina Faso, eh bien, allez là-bas et demandez-le au Président Blaise Compaoré… vous êtes un représentant des médias internationaux, vous êtes comme un docteur à qui l’on doit toujours dire la vérité, alors allez au Burkina Faso… ( éclats de rire)
Voix off : Ensuite, avec la caméra apparemment éteinte ….
Prince : Cela a été un pacte international pour mettre dehors cet homme et si je raconte comment cela c’est passé, les services secrets pourraient vous tuer, vous le savez ?
Silvestro : Un complot international. C’est parce que la vérité apporterai beaucoup de problèmes à Blaise Compaoré, l’actuel Président du Burkina. Campaoré, en 1987 lorsque Sankara fut tué, était considéré comme son meilleur ami. C’est ce qu’il raconta tout de suite après sa mort… Compaore : J’étais malade
Voix off : On me raconte comment se sont réellement passé les choses, je suis Momo et Allen
Allen : Yahya Jammeh, l’actuel Président de la Gambie, Blaise Compaoré, Thomas Sankara, Domingo Guengeré, et …Foday Sankoh, et puis l’homme du Tchad, dont je ne me rappelle plus de son nom … en tous les cas, ils ont tous été entraînés dans une localité libyenne et ils étaient tous amis. En fait, ce furent eux qui organisèrent la révolution au Burkina Faso et fait de Sankara son Président. Il devient Président et commence à appliquer son programme et à gouverner. Mais ensuite les américains infiltrèrent le mouvement africain de libération aussi pour renverser Thomas Sankara qui était trop à gauche. Sankara ne plaisait pas aux américains, il parlait de nationaliser les ressources de son pays pour les utiliser en faveur de son peuple ; en fait, c’était un socialiste. Et ils décidèrent de l’éliminer.

Cette partie contient une succession d’images d’archives. Ci-dessous les commentaires qui accompagnent les images
Voix off sur Vidéo où l’on voit Sankara : Thomas Sankara, de 1983 à 1987, fut président de la Haute Volta qu’il rebaptisa Burkina Faso, c’est à dire « le pays des hommes intègres ». Pour ne pas subir les dictats extérieurs, il refusa les aides du FMI et de la Banque Mondiale. Son pays semi-désertique, affamé, endetté, avec une mortalité infantile des plus élevées du monde, ne pouvait compter que sur lui même. Et ceci signifiait devoir lutter contre l’avancée du désert, et développer l’auto suffisance alimentaire, garantir à tous instruction et assistance sanitaire. « Deux repas et 10 litres d’eau pour tous et tous les jours », devint le slogan qui résumait l’espoir d’un futur meilleur. Le pays, surtout les femmes, furent appelées à se mobiliser autour de ces objectifs : le volontariat de masse, à consommer seulement ce que le pays était capable de produire de manière autonome, arrêt des importations superflues et des achats militaires, lutte contre les gaspillages, les privilèges et la corruption. L’exemple personnel.
Sankara : Nos ministres ne peuvent pas voyager en première classe, mais seulement en classe touriste. En outre nous avons aussi supprimé les indemnités présidentielles et sommes en train de réduire les salaires des fonctionnaires d’état et des bureaucrates. Les procès contre les voleurs, contre ceux qui volent l’argent de notre pays, se déroulent maintenant ils ont lieu et sont publics.
Voix off : Thomas Sankara mangea du mil comme les paysans de son pays, circula à bord d’une petite voiture déglinguée, s’habilla toujours à la burkinabé, et il n’eut jamais de propriété personnelle. Son salaire de Président était si misérable, à faire rougir tous les hommes d’état de la planète et de son pays, ses semblables l’ont suivi avec enthousiasme. Furent construits : des rues, chemin de fer, des écoles et des hôpitaux, la production agricole augmente, des terres sont gagnées sur le désert. En quatre ans, le rêve de deux repas et de dix litres d’eau par jour et pour tous devint réalité. Mais le cauchemar de la dette extérieure accumulée par les précédents gouvernements corrompus, menaçait à l’horizon. Sankara se bat au niveau international contre ce nouvel esclavage de la dette.
Sankara : Nous devons être unis pour dire que la dette ne peux être payée, car si je suis seul à me battre , je serai assassiné. Si nous sommes unis, nous pourrons ne pas payer et ne pas payer pour que l’on puisse travailler et construire un avenir meilleur pour nos peuples. Si seul le Burkina Faso refuse de payer sa dette, je ne serai pas ici à la prochaine conférence.

Commentaires Silvestro : Sankara avait fait du bonheur, le bonheur de tous, l’indicateur principal de son action gouvernementale. Il remettait en question des équilibres délicats de cette époque. C’était un scandale qui devait être supprimé… Le général Momo Jiba et Cyril Allen, les deux hommes les plus fidèles de Charles m’ont raconté ce qui c’est passé.

Les interview reprennent
Momo : Mon boss est allé trouver Thomas Sankara pour lui demander de l’aider pour prendre le pouvoir au Libéria. En contre partie il lui offrait beaucoup d’affaires possibles. Thomas Sankara lui répondit qu’il n’était pas intéressé et lui demanda de quitter le Burkina Faso. Il lui dit de trouver un autre endroit où s’organiser et qu’il ne l’aurait jamais aidé. Alors, Guengere est un homme très grand qui maintenant est ministre de la défense au Burkina Faso… En fait Guengere, Blaise Compaoré, Charles Taylor et l’actuel président du Tchad…oui le président… vous savez qui c’est ?
Silvestro : Oui
Momo : Bon, lui aussi
Silvestro : Oui
Momo : …Ils se sont retrouvés en Mauritanie et ont discuté un jour entier ... ils ont beaucoup discuté et puis un homme a été envoyé par Paris, un homme blanc qui a longuement discuté avec eux… puis il y eut une autre rencontre en Libye, où l’on parla encore du problème Sankara et ce qui fut clair pour tous est que nous voulions utiliser le Burkina comme base, Sankara devait être éliminé. Blaise Compaoré deviendrait président et allait nous aider..
Silvestro : Et Kadhafi était d’accord ?
Momo : Bien sur. Attention tout ceci doit rester secret …. C’est top secret
Silvestro : Oui…oui…
Momo : Si, Kadhafi aidait Taylor, mais aussi la France envoya l’un de ses hommes pour dire qu’elle aurait appuyé le coup d’Etat…ou mieux la France mit à disposition l’argent et dit, pour nous ça va, nous sommes avec vous…si vous le tuez, Compaoré devient président et nous, nous reconnaîtrons son gouvernement, il n’y a pas de problème …Alors Blaise dit à Guengere, il est actuellement commandant des forces armées au Burkina Faso, de réunir un groupe de commandos fiables au Burkina Faso et Taylor fournit d’autres hommes et firent le coup d’état.
Silvestro : Seule la France fut impliquée ?
Momo : La France fut totalement impliquée
Silvestro : Et les Etats Unis et la CIA ?
Momo : Non, ça je ne le sais pas et je ne veux pas dire de sottises.
Allen : Le piano fut accordé par les américains et les français. Il y avait un homme de la CIA à l’ambassade des Etats Unis au Burkina qui travailla en étroit contact avec le chef des services secrets de l’ambassade française, eux ont pris les décisions les plus importantes
Silvestro : Ensuite la CIA et les services secrets français …
Allen : Et les services secrets français décidèrent de mettre hors jeu Sankara. Ainsi sont les faits.
Momo : Eux apportèrent leurs hommes, quelques commandos et puis il y avait Prince Johnson, il y avait moi, nous communiquions avec des talkie walkie, nous avions toutes les informations sur Sankara, quant il sortait ou rentrait chez lui … tout était planifié
Silvestro : Vous y étiez ?
Momo : Bien sur, j’étais au Burkina Faso, j’étais dans cette opération
Silvestro : Et vous étiez présent quand Sankara a été assassiné ?
Momo : Oui, bien sur, j’étais dans la pièce lorsqu’il a été assassiné.
Silvestro : Quels souvenir avez-vous de cet instant ?
Momo rit
Silvestro : Sankara attendait Blaise Compaoré pour un meeting ?
Momo : Non ce n’était pas un meeting… c’était d’importantes rencontres en cours…
Momo : Et Blaise Compaoré après avoir fait semblant de rentrer chez lui, à la tombée de la nuit il était là, prêt à agir avec les autres … il entra dans la pièce et il tira.
Allen : C’est lui qui tira le premier coup… parce que lui il était assis ici et Compaoré était assis là de l’autre côté de la table… et alors il tira le premier coup, puis le second et Sankara s’est affaissé sur la chaise et mourut … juste avant ils parlaient et Compaoré lui faisait face…
Momo : Moi j’étais à deux pas lorsque Thomas Sankara a dit : « Blaise, tu es mon meilleur ami, celui que j’appelais mon frère, et c’est justement toi qui m’assassines ? « Blaise fit un geste d’agacement et lui dit quelque chose en français, moi je ne comprends pas bien le français, puis il tira. »
Allen : Si Blaise Compaoré n’avait pas tiré sur Sankara, Guengere l’aurait fait et maintenant ce serait lui le Président. Tout cela est dû à l’intérêt de l’Amérique à prendre le contrôle du Burkina Faso.
Voix off : Quoi qu’il en soit, c’est certain, le bonheur a migré ailleurs et le Burkina Faso est redevenu un des pays les plus pauvres du monde.

 Quelques commentaires

Ce documentaire nous l’espérons fera avancer les choses et suscitera, c’est indispensable, d’autres témoignages.
Nous ne croyons guère à la version qui situe l’assassinat de Sankara à la tombée de la nuit en présence de Blaise Compaoré qui aurait tiré lui-même. Jusqu’à preuve du contraire l’assassinat s’est déroulé vers 16 - 17h. Mais il faut bien sur rester ouvert.
Cela fait longtemps que les libériens sont mis en cause dans l’assassinat de Sankara. Jamais jusqu’ici aucun libérien n’avait expliqué quels avaient été leur rôle. Nous doutons fortement de ce qui est raconté ici sur le déroulement le jour de l’assassinat, mais leur implication est encore confirmée.
On retrouve ici une nouvelle confirmation des accusations contre le France et la Libye.
Mais ce qui nous semble très important c’est la mise en cause de la CIA. Ce n’est pas non plus la première fois mais dans ce documentaire plusieurs libériens le confirment avec quelques détails. Charles Taylor aurait travaillé en réalité pour infiltrer les révolutionnaires africains pour le compte de la CIA.
Il existe déjà différents écrits qui s’étonnent du fait que Taylor ait pu s’évader des Etats-Unis. Or peu avant la diffusion de ce film Charles Taylor a raconté lui-même son « évasion libération » rocambolesque au cours de son procès devant le tribunal spécial pour la Sierra Léone, confirmant qu’il a été aidé.
Ajoutons que ce film a été tourné, nous en avons obtenu confirmation par le réalisateur, avant que ne paraisse le rapport de la commission vérité et réconciliation du Libéria qui met en cause l’actuelle présidente du Libéria mais aussi une cinquantaine de personnalités.
Vous trouverez une analyse plus poussée sur ces témoignages à l’adresse http://www.thomassankara.net/spip.php?article805
B. J.


NOTES ET COMPLEMENTS

Dans mon article, je faisais citation de l'ouvrage écrit en 2000 par le regretté François-Xaver Vershave :

lundi 21 février 2011

Le pantin formois de l'esclavoisie occidentale fait massacrer son peuple par des mercenaires; KADHAFI DEGAGE ! ET VITE !

Le nombre de 200 morts en Libye a été dépassé. Certains parlent de 300 à 400 morts.
Le tyran islamo-fasciste, l'ami de Ceaucescu, le complice de Foccart, de Houphouet-Boigny et de l'assassin Compaoré utilise contre son peuple les méthodes fascistes qu'il a testé au Libéria et en Sierra-Leone (...)
Pour contrer la mobilisation populaire qui se developpe depuis le 15 février, le tyran utilise les mêmes méthodes que son complice Ceaucescu. La Securitate roumaine et les Services libyens eurent de nombreuses occasions de collaborer dans le passé.
En particulier quand il s'agissait d'égarer la lutte des Palestiniens dans des marécages politiques terroristes formois. Les crimes commis par les FPLP et autres Fraction Armée Rouge sont à mettre au crédit collectif de la totalité de ces gangsters politiques formois . Entre la STASI, la bande à Baader, Kadhafi et les assassins de l'OLP les passerelles sont maintenant mise dans le lumière.
Mais c'est en tant que bourreau de l'Afrique que le sanguinaire imposteur Kadhafi eut l'occasion d'exercer ses talents de barbare.
François-Xavier Verschave nous en faisait le résumé dans son Noir Silence.
citation vershave

Foccart, l'homme qui dirigeait l'AfriquePAYEUR LIBYEN
La relation Paris-Tripoli a longtemps été paradoxale. D'un côté l'armée française combattait, ou du moins, contenait l'armée libyenne au Tchad, le service Action menait des incursions meurtrières dans les rang de cette dernière, la justice française vérifiait que l'attentat contre le DC10 de la compagnie UTA avait été organisé par les services secrets libyens. De l'autre, Kadhafi et la Françafrique multipliaient les causes communes. Cimentées par l'antiaméricanisme. Agrémentées d'intérêts bien compris.
L'élimination du président burkinabé Thomas Sankara est sans doute le sacrifice fondateur (comme le fut avec Eyadema celui de Sylvanus Olympio), Foccart et l'entourage de Kadhafi convinrent dès 1987 de remplacer un leader rop intégre et indépendant, au point d'en être agaçant, par un Blaise Compaoré infiniment mieux disposé à partager leurs desseins. L'Ivoirien Houphouet fut associé au complot.
wikipédia
Sylvanus Olympio, né à Kpando le 6 septembre 1902 et mort assassiné le 13 janvier 1963, est un homme politique et premier président de la République togolaise. Il est assassiné lors du coup d'État de 1963, des propres mains de Gnassingbé Eyadema.
FX Vershave poursuit
"Le tandem Kadhafi-Compaoré s'esst mis à former, financer, armer et épauler des rébellions à haut degré de cruauté, contre le Libéria puis la Sierra Leone : deux frêles Etats riches en diamants et autres ressources naturelles, protégés par Washington et Londres. De quoi embourber les Anglo-Saxons. De quoi arrondir les cassettes par les traifcs induits. Un festin françafricain."
L'homme qui crachait sur la Révolution Tunisienne n'en a peut-être que pour quelques heures à pouvoir se pavaner comme "Tyran de Libye". ses crachats, ses insultes contre les Tunisiens, il les a transformés en balles réelles pour tuer son propre peuple.

ZINE EST LE MEILLEUR DIRIGEANT POUR LA TUNISIE

Voilà ce qu'il disait après la chute de Ben Ali :
Vous appelez ça une révolution ?!"

Vous appelez ça une révolution, mais une révolution respectable envoie-t-elle les gens en prison et libère-t-elle les pires criminels et assassins ? Vous les laissez errer dans les rues la nuit, munis de couteaux, et terroriser les familles tunisiennes. Vous appelez ça une révolution ?! Des dizaines de malheureux sont tués en prison...
La Tunisie, je le regrette, entre dans un état d´anarchie dont l´issue est incertaine. Demain, tout le peuple tunisien pourrait entrer en Libye. C´est pourquoi ce qui se passe en Tunisie est d´un grand intérêt pour moi.
[...]
"Vos actes font honte au peuple arabe."

Les Tunisiens sont un peuple cultivé, respecté et estimé de tous. Comme en Roumanie, à l´époque de Ceausescu, ou, comme au Kenya ? Cela compte pour moi, car la Tunisie est un pays arabe. Vos actes font honte au peuple arabe.
[...]
Zine [Al-Abidine Ben Ali] est le meilleur dirigeant pour la Tunisie. C´est la vérité. C´est lui qui a mené la Tunisie où elle se trouve aujourd´hui. Peu m´importe que vous soyez pour ou contre lui, que vous l´aimiez ou le haïssiez. Je vous dis la vérité. Zine ne m´a pas faut don d´argent, d´honneur ou quoi que ce soit en retour. Mais je vous dis la vérité.



Quand le règne de Ceaucescu et de son Etat formois était sur le point de s'achever, on vit des snipers faire leur apparition dans les rues de Bucarest. La rumeur y avait vu des mercenaires de Kadhafi qui étaient les derniers à soutenir le tyran des Carpathes. Aujourd'hui ce sont des mercenaires venus d'Afrique du centre qui sont les derniers soutiens fiables du régime pourri.

LIRE AUSSI

mardi 19 avril 2011


Sankara Thomas : une chanson par Yanick Toutain (les paroles - lyrics)

1
SANKARA, SANKARA (x2)
SANKARA, SANKARA (x2)
9
BLAISE COMPAORE
L'ASSASSIN TOMBERA
IL T'A TUE
MAIS TU NOUS REVIENDRAS
13
COMPLOTEUR FRANCE A FRIC
LE TRAITRE ÉTAIT TROP BÊTE
POURRI VENDU CYNIQUE
1987

lundi 4 août 2008


TERREUR COMPRADORE

TERREUR COMPRADORE
(Paroles et musique : Yanick Toutain 2006)
A la mémoire de Norbert Zongo et pour ses proches

++

vendredi 13 mai 2011


Thomas Sankara et les classes sociales au Burkina Faso : une étude néo-marxiste et post-marxiste en rapport avec son discours d’orientation politique du 2 octobre 1983 (3/x

Les preuves en images de la corruption France à fric
du PCF, du PS, du RPR et de l'UDF (Les Prédateurs)

par Yanick Toutain
12 mai 2011

« Il nous fallait prendre la tête des jacqueries
qui s’annonçaient dans les campagnes affolées
par l’avancée du désert,
épuisées par la faim
et la soif et délaissées.
Il nous fallait donner un sens
aux révoltes grondantes des masses
urbaines désoeuvrées, frustrées et
fatiguées de voir circuler les limousines
des élites aliénées qui se succédaient
à la tête de l’Etat et qui ne leur offraient
rien d’autre que les fausses solutions
pensées et conçues par les cerveaux des autres.
Il nous fallait donner une âme idéologique
aux justes luttes de nos masses populaires
mobilisées contre l’impérialisme monstrueux.
A la révolte passagère, simple feu de paille,
devait se substituer pour toujours
la révolution,
lutte éternelle contre la domination. »
Thomas Sankara
4 octobre 1984 discours de l'ONU
Il faudrait préciser que l'Afrique est un demi-paradis
pour les formois compradores et proto-formois
compradores les plus élevés
dans la hiérarchie des kapos
et un demi-enfer pour les
petits-proto-formois compradores
..... pendant que le véritable enfer
est réservé à ceux qui voient
plus d'un bébé sur dix mourir avant l'âge de un an !
Ceux-là sont NOTRE BASE SOCIALE.

NOTRE BASE SOCIALE : LE FORMARIAT !

Les autres CLASSES ET COUCHES DEVRONT
SE RALLIER A NOTRE PROJET
EN FAVEUR DU FORMARIAT DES PAYSANS,
DES CHÔMEURS, DES SDF,
DES ENFANTS ABANDONNES.
(conclusion YT de ce texte)

2° REVOLUTION
FOULES DE OUAGADOUGOU
BIENTOT L AFRICATION
THOMAS EST TOUJOURS DEBOUT
NOUS F'RONS DELEGATION
FOULES DE OUAGADOUGOU
POUR LA REVOLUTION
THOMAS EST PARMI NOUS



La Révolution Tunisienne du 14 janvier 2011 a ouvert une période de révolisation.
La révolisation [néologisme 2009
RÉVOLISATION ET LUTTE DES STRATES. PREMIERE PARTIE : Un bilan conceptuel et historique] est une période dans laquelle aucune classe sociale ne parvient à prendre et à stabiliser son pouvoir. Elle fait suite à une première révolution mettant à bas le dispositif de contrôle politique du pouvoir par une classe sociale dominante.
Ce fut le cas du 14 juillet 1789 au mois de Thermidor de l'année 1794 – la chute de Robespierre. 5 années de révolisation.
Ce fut aussi le cas du 8 mars 1917 à l'année 1927 quand Staline finit par écraser les vrais révolutionnaires conduits par Léon Trotsky – aussi bien les formois progressistes (les radicaux défenseurs des soviets démocratiques) que les véritables égalitaristes défenseurs de l'égalité absolue entre tous les membres du peuple.

Par analogie avec cet évènement, le mot Thermidor est parfois employé hors du contexte de la Révolution Française pour désigner une autre contre-révolution. Par exemple, Trotsky utilisa le mot Thermidor pour désigner la prise de pouvoir progressive par la bureaucratie stalinienne en Russie dans les années 1920, qu'il assimilait à une contre-révolution, et ce mot est parfois utilisé par les trotskystes pour désigner ce moment historique selon l'analyse qu'en faisait Trotsky.
La révolisation dura dix ans.
Ce qui met fin à la période de REVOLISATION, c'est soit une « thermidoration » [autre néologisme 2009] soit une contre-révolution opérée par l'ancienne classe sociale dominante.


++

lundi 4 août 2008


Laurent Gbagbo, l'ami de l'assassin de Thomas Sankara

J'ai posté sur le site abidjantalk cette réponse

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire