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lundi 29 septembre 2025

Christophe Gomart le député européen LR qui a annihilé l’accusation que Sarkozy avait fait exécuter Kadhafi








Progression rapide des rebelles

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Le samedi , à Tripoli[24], au moment des premiers bombardements de l'OTAN et de l'appel du soir diffusé par haut-parleurs des mosquées, un soulèvement est lancé en soirée dans les banlieues Est de Souq al-Jomaa et Tajoura et dans les quartiers de Fashloum, Fournaj, Sabah, Ghoud al-Shayal, Hanshir and Dahra[25]. Des commandos insurgés venus de Misrata débarquent sur une plage de Tripoli. Un premier groupe 200 hommes aidé par le Commando Hubert puis plusieurs autres groupes entre en action[26]. Cette opération du Service Action de la Direction générale de la Sécurité extérieure et du Special Air Service britannique a été menée avec des Qataris et probablement des Emiratis[27] et des premiers coups de feu sont alors entendus dans la capitale[28],[29],[30].

Dans la nuit, l'OTAN continue son bombardement de la ville[31],[32]Au sol, les combats sont intenses. Les forces rebelles paraissent progresser rapidement.[réf. nécessaire]

Dans l'après-midi du dimanche , le Conseil national de transition (CNT) annonce que les forces rebelles sont au cœur de la capitale Tripoli et que les loyalistes sont pris en étau entre :

  • une partie des forces rebelles qui est arrivée par la mer, notamment en provenance de l'enclave côtière de Misrata[33] ;
  • une autre partie provient notamment du front du Djebel Nefoussa à 50 kilomètres de Tripoli, où un aérodrome improvisé a été construit[34]. Et ils s'étaient récemment emparées de la ville de Zaouïa (située à 40 km de la capitale)[35]. Les troupes de Abdelhakim Belhadj s'emparent de la caserne Khamis, principal verrou loyaliste de la capitale à l'ouest, et de son important stock d'armes[21].

Dès le lundi , les rebelles affirment avoir pris possession et contrôler seuls la quasi-totalité de Tripoli (soit 80 à 90 % de la capitale[36]) et ils paradent sur la Place Verte, symbole du pouvoir du « Guide », le Colonel Kadhafi. Ils la renomment Place des Martyrs[37],[38].

On peut considérer comme le point culminant de la progression militaire rapide des rebelles la journée du mardi  qui est finalement marquée par la prise du quartier général de Kadhafi à Bab al-Azizia, qui est totalement pillé par les forces rebelles[39].

Alors que les rebelles annoncent qu'il ne reste que quatre ou cinq petites poches de résistance loyalistes et que leur victoire est une question d'heures[40], ils sont toujours confrontés à d'importants groupes de combattants loyalistes qui se déplacent dans les rues tripolitaines, ainsi qu'à des snipers postés sur les toits[41].


, le CNT met à prix la tête de Mouammar Kadhafi pour 1,7 M $, mort ou vif. Cette somme serait financée par des hommes d'affaires libyens[67]. Les rebelles annoncent que « les membres du cercle rapproché de Kadhafi qui le tueront ou le captureront [auront] l'amnistie garantie par le peuple[68],[69],[70] ».

Alors que dans une conférence de presse Oana Lungescu, la porte-parole de l'OTAN, affirme à deux reprises qu'elle agit uniquement dans le cadre du mandat de l'ONU[71], certains observateurs jugent que le rôle militaire de l'OTAN a dépassé la simple protection des civils, notamment dans le déploiement au sol de forces spéciales et dans l'aide aux rebelles en dehors de la simple protection des civils[72],[73]. Sur ce dernier point, Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire générale de l'OTAN, répond : « il n’entre pas dans notre mandat de cibler le colonel Kadhafi en tant qu’individu. Mais, naturellement, afin de protéger efficacement la population, nous avons dû frapper les centres de commandement, car ils peuvent être utilisés pour planifier et organiser les attaques contre les civils. J’affirme donc que nous avons conduit nos opérations en stricte application du mandat de l’ONU[74] ».

Certains activistes anti-américains et favorables au régime kadhafiste vont jusqu'à affirmer que des informations qu'ils relaient prouvent que la rébellion est commandée par l'OTAN dans le but d'occuper la Libye et ne représente pas la volonté populaire[75],[76]. Ainsi, ils considèrent les commandos ou les forces spéciales françaises et britanniques présentes aux côtés des insurgés[77], comme une force d'occupation, ce qui violerait la résolution de l'ONU.


LE CNT, GROUPE DE TERRORISTES AUXILIAIRES DE L'OTAN ET DE L'ONU

Dès le , soit peu après le début de la bataille de Tripoli, Nicolas Sarkozy, président de la France (premier pays à avoir légitimé le CNT[95] et le plus important intervenant militaire en terre libyenne[96]) a initié de concert avec Mahmoud Jibril, une réunion extraordinaire à Paris avec les chefs du CNT. Concernant l'objet de cette réunion, Sarkozy a déclaré: « nous sommes déterminés à nous engager à ses côtés [du CNT][97] ».

Le lendemain mardi , et après la prise du quartier général de Kadhafi, la presse française salue aussitôt la fin de son régime. Mais elle s'interroge déjà sur l'avenir incertain de la Libye et de sa capitale, ainsi que sur les capacités du CNT à gérer cet avenir[98]. Néanmoins, l'avancée des forces pro-rebelles dans la capitale libyenne est considérée par nombre de médias occidentaux comme le triomphe du Conseil national de transition libyen et de ses alliés. L'entrée des forces pro-rebelles est alors marquée par des ralliements empressés de plusieurs gouvernements, à l'image de la Tunisie ralliée dès le [99].

Le , ce sont l'Éthiopie et le Nigeria[100] qui se rallient à la cause du Conseil national de transition consacré représentant du peuple libyen. À ce jour, c'est une trentaine d'États sur les 193 États membres de l'Organisation des Nations unies qui ont reconnu le CNT comme gouvernement de la Libye.

Le , le président du CNT, Abdeljalil exprime sa plus profonde gratitude aux pays de l'OTAN participant aux opérations militaires. Il se dit désireux de les récompenser en priorité lors de la reconstruction de la Libye[101]. Dès le , la porte-parole de l'OTAN avait envisagé un éventuel futur rôle de l'OTAN en Libye[71] mais le , le secrétaire général de l'organisation rejette ce rôle[74].

Des représentants de la firme pétrolière italienne ENI s'étaient rendus en Libye dès le  pour discuter des contrats pétroliers et gaziers[102]. L'organisation de la Ligue arabe se rallie alors elle aussi à la cause du CNT et de ses alliés[103]. En cette journée, ce sont 45 pays sur 193 pays du monde qui ont reconnu le Conseil national de transition (CNT) comme instance dirigeante de la rébellion libyenne[104].

Mais le processus de ralliement n'est pas unanime. Ainsi, le , l'Union africaine décide de ne pas reconnaître le CNT en raison des combats[105] et des risques d'exactions[106], le président sud-africain Jacob Zuma concluant : « Donc nous ne pouvons pas (...) dire que [ce gouvernement] est légitime pour le moment[107] » tout en proposant un plan de paix d'urgence où un nouveau conseil de transition inclurait des membres kadhafistes[108].


COMPLEMENT 
ARTICLE EN CACHE DU POINT OCTOBRE 2011

Le Point.fr - Publié le  - Modifié le 

Plusieurs sources suggèrent qu'un agent français aurait été chargé d'abattre le dictateur de peur qu'il ne révèle ses secrets. Analyse d'une rumeur.

Muammar Kadhafi avait menacé Nicolas Sarkozy de révéler un "grave secret" sur le financement de sa campagne en 2007.
Muammar Kadhafi avait menacé Nicolas Sarkozy de révéler un "grave secret" sur le financement de sa campagne en 2007. © Christophe Simon / AFP
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La mort mystérieuse de Muammar Kadhafi va-t-elle être enfin élucidée ? Nul n'a oublié les images terribles du dictateur déchu, le visage ensanglanté, implorant les rebelles concentrés autour de lui de l'épargner. Un an après les faits, la version officielle selon laquelle ce sont des frappes aériennes de l'ONU qui ont immobilisé le convoi de l'ex-dictateur entre Syrte et Misrata, avant que celui-ci ne soit lynché par des combattants révolutionnaires libyens, est sévèrement remise en cause. Et pas par n'importe qui. Dans une interview à la chaîne égyptienne Dream TV, ce n'est autre que l'ancien Premier ministre du Conseil national de transition libyen (CNT) qui affirme que "c'est un service de renseignements étranger" qui a tué l'ancien raïs libyen.

"Ces services voulaient que Kadhafi se taise à jamais. Ils ne voulaient pas qu'il évoque certaines questions", a notamment déclaré Mahmoud Jibril à Dream TV. "Kadhafi était en possession de plusieurs secrets et détenait des documents. Il entretenait des relations avec un certain nombre de services étrangers", a ajouté l'ancien numéro deux de la Libye. Des affirmations qui font soudain ressurgir les menaces proférées par l'ancien dictateur à l'encontre de Nicolas Sarkozy. Outré par le rôle de premier plan joué par la France dans la reconnaissance internationale du CNT, Muammar Kadhafi avait menacé l'ancien président français de révéler un "grave secret" sur le financement de sa campagne en 2007. De là à précipiter sa propre mort ?

Assassinat ourdi par Paris ?

L'hypothèse d'un assassinat ourdi par Paris a en tout cas été renforcée samedi. D'après le Corriere della Sera, ce serait "certainement un agent français" qui serait derrière la mort du dictateur. "Sarkozy avait toutes les raisons d'essayer de faire taire le colonel, et le plus rapidement possible", ont annoncé au quotidien des sources diplomatiques européennes à Tripoli. Une version également évoquée par le quotidien britannique Daily Telegraph qui a interrogé Rami El Obeidi, ex-responsable des relations avec les agences de renseignements étrangères du CNT. Ce dernier est formel : "Les services français ont joué un rôle direct dans la mort de Kadhafi."

Plus étonnant, l'ancien responsable du CNT affirme au Daily Telegraph que la France a réussi à localiser l'ancien dictateur grâce à son téléphone satellite. Le numéro leur aurait été fourni par... Bachar el-Assad. En échange, le président syrien aurait obtenu de la France qu'elle diminue la pression sur le régime - ce qui est arrivé", soutient Rami El Obeidi. Une hypothèse hautement improbable - voire totalement fantaisiste -, Nicolas Sarkozy ayant été à l'époque l'un des dirigeants occidentaux les plus fermes à l'encontre de Damas. Pour l'ex-diplomate Patrick Haimzadeh (1), Rami El Obeidi, un ancien militaire qui a été écarté du CNT, ne cherche qu'à exister politiquement.

Troublant timing

Interrogé par Le Point.fr, le Quai d'Orsay s'est refusé à commenter ce type d'allégations. Toutefois, dès mai 2011, la commission de la Défense de l'Assemblée nationale avait attesté qu'ordre avait été donné aux avions français de bombarder les bunkers où aurait pu se cacher le Guide libyen. "Il est tout à fait avéré que les Français se sont lancés dans une logique d'élimination physique de Kadhafi", confirme au Point.fr Patrick Haimzadeh. Néanmoins, note-t-il, une certaine confusion règne quant à la définition exacte du terme "agent", utilisé par le Corriere della Sera.

"Que la France ait été présente assez tôt à Misrata pour former des combattants libyens est véridique", indique l'ex-diplomate. "Mais cela ne signifie pas qu'un membre des services secrets français ait abattu Kadhafi. Cela peut tout à fait être un combattant libyen formé par la France, sans qu'il y ait eu forcément d'ordre hiérarchique venant de Paris", souligne Patrick Haimzadeh. Une autre zone d'ombre tient au timing des accusations de Mahmoud Jibril. Reçu à de multiples reprises en 2011 par Nicolas Sarkozy à l'Élysée, l'ex-homme fort du CNT, qui a convaincu les Occidentaux d'intervenir en Libye, était pressenti pour devenir le futur Premier ministre du pays.

Troublantes coïncidences

Pourtant, s'il a remporté haut la main les élections du Congrès national général, le libéral a dû par la suite s'avouer vaincu face au jeu d'alliances conclues entre islamistes et candidats indépendants. Il reste néanmoins chef de l'Alliance des forces nationales, le plus grand parti de Libye, ce qui confère à ses propos un sens hautement politique. "Soit il s'agit d'un examen de conscience, soit d'un règlement de comptes interne", note Hasni Abidi (2), directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam). "En tenant de tels propos, il décrédibilise les islamistes et les révolutionnaires qui se targuaient d'avoir eux-mêmes tué Kadhafi", affirme le chercheur.

"Son message, en substance : vous n'étiez que des subalternes ou vous êtes infiltrés par les services étrangers. Or, les accusations de liens avec l'étranger sont toujours très sensibles dans le monde arabe", souligne le spécialiste. Jusqu'ici, la capture de Kadhafi était attribuée à Omran Ben Chaaban, ex-combattant rebelle, qui était apparu dans de multiples photos et vidéos brandissant le pistolet en or de l'ex-dictateur. Mais celui qui était célébré en Libye comme un véritable héros a été enlevé par des miliciens en juillet dernier. Libéré dans un état critique, il est décédé mardi... à Paris. Un transfert en France qui surprend Patrick Haimzadeh d'autant plus que Paris n'a accepté que très peu de blessés de guerre libyens sur son sol. "La plupart ont été pris en charge en Tunisie, en Turquie et en Jordanie", note l'ex-diplomate. Une nouvelle preuve du rôle trouble de la France dans cette affaire ?

"Il n'y a pas que la France que la mort de Kadhafi arrangeait, assure Hasni Abidi. Le dictateur libyen nourrissait également des contentieux avec les Américains, qu'il avait largement aidés à traquer al-Qaida, ou avec les Britanniques dans le règlement de l'attentat de Lockerbie (l'explosion d'un Boeing 747 de la Pan Am au-dessus de Lockerbie en Écosse, qui a fait 270 morts, NDLR)." Un argument met toutefois à mal la théorie selon laquelle Kadhafi aurait été éliminé parce qu'il en savait trop. D'après Hasni Abidi, le fils de Muammar Kadhafi Seif el-Islam et son ex-chef des renseignements Abdallah el-Senoussi seraient au courant d'au moins 90 % de ses dossiers secrets. Or, eux sont toujours en vie, incarcérés en Libye, dans l'attente de leur jugement.

(1) Patrick Haimzadeh, auteur de Au coeur de la Libye de Kadhafi (éditions JC Lattès)

(2) Hasni Abidi, auteur de Où va le monde arabe : les défis de la transition (éditions Erick Bonnier, octobre 2012)