Africa Crocodiles
de Denis de Montgolfier
avec le dernier discours de
Thomas Sankara |
REVACTU
7/2/2015
"Denis de Montgolfier explique également à Lyon Capitale comment il a retrouvé la trace de ce courrier. "C'était incroyable ! Personne ne l'avait. Je lui ai demandé pourquoi il me la donnait. Il m'a simplement répondu : 'parce que j'ai confiance en vous. J'attendais ce moment pour la sortir '".
Une enquête de trois ans qui passe également au crible les régimes sénégalais, malien, malgache et congolais. Elle a donné lieu in fine à la publication d'un livre "Africa crocodiles, récit de meurtres présidentiels, 1987-2011", publié à compte d'auteur ce mois-ci. Le journaliste lyonnais dit avoir "fait ce travail pour mes frères africains, car la pire des choses en Afrique, c'est qu'il n'y a pas de justice rendue" (Lyon Capitale Juillet Août 2011).
(Lyon Capitale Juillet Août 2011) |
Voici ma première réaction à l'un des passages de son texte.
Merci au site Pambazuka pour l'avoir republié. Mais mon commentaire semble bloqué pour l'instant.
C'est émouvant de lire ceci.... mais dans le même temps la raison reprend le dessus. Et quand on lit
++++
"Dés lors, et sous ce couvert ils pouvaient imposer et leurs caprices et leurs indisciplines sans crainte d’aucune mesure. Ils se sont autorisés toutes sortes de pratiques sociales, couverts qu’ils se sont estimés de l’immunité de « proches copains » de tels ou tels dirigeants. Leurs positions élevées dans les structures du CNR aidant, positions tirées non d’un mérite établi mais d’une répartition arithmétique entre groupes au Cnr, ils ont de fait maquillé de vraisemblance leurs intrigues."+++
... on voit clairement que la dérive de la CARTELLISATION au détriment de l'HUMANOCRATIE a été le TOMBEAU de Thomas et des égalitaristes de 1987.
Il aurait fallu que CHAQUE membre du CNR puisse DONNER LES NOMS de 400 000 personnes le soutenant.... et pas des REPARTITIONS par magouilles, couloirs et ruses de coulisses...
Chaque DELEGUE NATIONAL au CNR doit être contrôlé par un CONSEIL de 25 délégués députés en PERMANENCE.
Chacun d'entre eux était délégué par 15625 (25*25*25) personnes.
Il faut de NOUVEAUX CDR !!!
http://revolisationactu.blogspot.fr/2014/12/il-ny-pas-deux-burkina-faso-il-ny-quun.html
JEUDI 4 DÉCEMBRE 2014
"Il n'y a pas deux Burkina Faso. Il n'y a qu'un seul Burkina Faso : le Burkina Faso des CDR. Il commence avec les CDR et finit avec les CDR" Thomas Sankara 1986
Présentation 2014
par Yanick Toutain
RevActu
4/12/14
"Tout ce que nous avons réalisé au Burkina Faso, sous la révolution, nous l'avons réalisé grâce aux CDR en premier lieu."
Thomas Sankara 4 avril 1986
"... beaucoup étaient venus pour fêter la disparition de ces fameux CDR.
Pourquoi les CDR ? Historiquement, vous savez que rien n'est plus faux que de dire que les CDR ont été créés au lendemain du 4 août 1983.
Les CDR ont été créés avec les premiers coups de feu qui ont été tirés ici.
Les CDR ont été créés le 4 août 1983, précisément.
[Applaudissements] Les CDR sont nés dialectiquement en même temps que la révolution au Burkina Faso.
[Applaudissement] Parce que, à l'instant même où nous avons prononcé le mot révolution dans ce pays, la nécessité de la défendre s'est fait sentir et celui qui parle de révolution sans prendre les dispositions pour protéger cette révolution commet une grave erreur et méconnaît les capacités de lutte, les capacités de destruction de la réaction.
Pour notre part, nous avons invité le peuple dans la nuit du 4 août, à se constituer partout en Comités de défense de la révolution parce que nous ne nous faisions pas d'illusion : la révolution allait être attaquée.
Elle l'a été, elle l'est et elle le sera.
Donc, les Comités de défense de la révolution l'ont été, le sont et le seront.
[Applaudissement] Rien de ce qui a été fait de positif sous la révolution n'a pu être réalisé sans les CDR.
Nous savons que nous CDR, nous ne sommes pas parfaits.
Nous le savons, mais nous continuons de rechercher dans ce monde les exemples de perfection.
Nous CDR, avons eu à exercer le pouvoir populaire.
Sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan militaire, sur tous les plans de la vie nationale, à tous les niveaux de la vie des Burkinabè, nous, CDR, sommes impliqués directement.
Il est donc important que nous comprenions que la marche correcte des CDR a une conséquence bénéfique et heureuse pour chacun de nous.
Se détourner des CDR, c'est se faire à soi-même du tort ; à moins que l'on ne soit en mesure de quitter le Burkina Faso.
Nous avons besoin des CDR et nous aurons toujours besoin des CDR quelle que soit la forme qu'un jour ils pourraient prendre.
"Nous ne pouvons pas accepter de mettre les CDR de côté.
Il n'y a pas deux Burkina Faso.
Il n'y a qu'un seul Burkina Faso : le Burkina Faso des CDR.
Il commence avec les CDR et finit avec les CDR.
[Applaudissements] C'est pourquoi, il faut que là où il n'y a pas encore des CDR qu'ils soient rapidement constitués.
Partout où se trouvent des Burkinabè, le premier réflexe doit être pour eux de constituer un Comité de défense de la révolution parce qu'ils sont et existent grâce à la révolution.
Et s'ils ne le font pas, ils vont à l'encontre de la révolution et il n'y a pas de raison qu'ils bénéficient des bienfaits de la révolution.
Voici la reproduction intégrale du discours de Thomas Sankara
Chers Camarades,Le prestige de la Révolution et la confiance que les masses lui vouent ont subi un grand choc. Les conséquences en sont une remarquable perte d’enthousiasme révolutionnaire chez les militants, une sérieuse diminution de l’engagement, de la détermination et de la mobilisation à la base, enfin, la méfiance, la suspicion et partout, le fractionnisme au sommet.
Quelles en sont les causes ?
Il y a d’une part ce qui pourrait nous diviser et qui relèverait des questions profondes de fonctionnement des structures, d’organisation de la vie interne du CNR, des positions idéologiques et il y a d’autre part les questions de rapports humains entre les acteurs, animateurs que nous sommes tous. Mais, pour importantes que soient les questions organisationnelles et idéologiques, elles se révèlent dans notre cas avoir moins déterminé la situation présente. En effet, toute organisation connaît en son sein, un affrontement des contraires puis une unité de ces mêmes contraires. L’unité des contraires est toujours éruditionnelle, elle n’est jamais donnée une fois pour toute, elle est relative et temporaire. « L’unité des contraires est en conséquence absolue, exactement comme le développement et le mouvement sont absolus. » C’est pourquoi l’équilibre est lui même temporaire. Il peut être à tout moment remis en cause. Il nous revient de travailler à l’assurer à le préserver le plus longtemps possible, à le rétablir chaque fois qu’il aura été menacé, voire rompu.
Dans le cas des questions fondamentales organisationnelles et idéologiques, nous avons bénéficié du fait que chaque fois que nous avons estimé devoir émettre un point de vue différent du mien, défendre une position contraire à la mienne, vous l’avez fait en toute liberté et en toute confiance. Je l’ai adopté et appliqué, de même que les conseils, suggestions et recommandations. Du reste, et en règle générale, la résolution des questions entre les hommes est toujours aisée dès lors que règne la confiance. En effet, l’objectivité s’impose dès que vit la confiance. C’est dire que tant que la révolution sera régie par des principes, le débat franc, la critique et l’auto critique suffiront à dissiper tout malentendu, tout désaccord pourvu que s’impose la confiance.
Travaillons donc à développer la confiance et préservons-la de toute critique, de toute menace. A l’inverse des questions de principes, dont la résolution s’appuie aisément sur la confiance, les problèmes de rapports humains, subjectifs ne connaissent rien d’autre comme solution que la confiance totale. En cela, les intrigues de certains éléments de nos rangs ont fait plus de torts, plus de ravages en quelques mois, que les années des plus farouches affrontements politiques et idéologiques entre le CNR et des organisations adversaires de gauche.
Prenant leur appartenance au CNR comme la garantie inattaquable de leur label de révolutionnaire, ces éléments se sont crus la voie royale ouverte pour la réalisation de leur vision de la société, de la place qu’ils entendent y jouer, du rôle qu’ils s’y assignent. D’un coté la surenchère verbale de gauche, de l’autre une pratique de voyou. Tout cela dans la tranquille assurance que le CNR les prémunit contre toute attaque et que le parlementarisme de ce même CNR leur a ouvert des droits de minorité de blocage.
Ces droits, ils les utiliseront abusivement pour couvrir tous ces comportements licencieux indignes d’un militant révolutionnaire, mais que personne ne leur opposera sous peine d’être soupçonné de vouloir s’opposer au CNR. C’est de l’opportunisme !
A l’intérieur, le souci de ne perdre aucun militant, surtout les nouveaux venus, a plutôt nui à la fermeté et annihilé toute rigueur contre ce que chacun constatait comme étant de l’indiscipline et un discrédit préjudiciable à terme à l’autorité du CNR.
Tout le monde est témoin du dilettantisme, de la légèreté qui ont caractérisé les comportements d’éléments de cet acabit, et émaillé leur pratique sociale et militante. Le titre de membre du CNR a été utilisé par eux pour influencer les masses à des fins personnelles contraires aux intérêts de la révolution. Mais le plan criminel de leurs attitudes, c’est la paralysie de la Direction qu’ils ont provoqué en travaillant sans relâche à créer l’impression qu’ils se sont identifiés à certains dirigeants imminents incontestés parce que respectables et respectés.
Dés lors, et sous ce couvert ils pouvaient imposer et leurs caprices et leurs indisciplines sans crainte d’aucune mesure. Ils se sont autorisés toutes sortes de pratiques sociales, couverts qu’ils se sont estimés de l’immunité de « proches copains » de tels ou tels dirigeants. Leurs positions élevées dans les structures du CNR aidant, positions tirées non d’un mérite établi mais d’une répartition arithmétique entre groupes au CNR, ils ont de fait maquillé de vraisemblance leurs intrigues.
La révolution a beaucoup souffert de ces éléments-là. Incapables d’élever le niveau des débats, ils l’ont tiré en arrière. Ils l’ont rabaissé. Redoutant l’unité comme étant la fin de leurs « droits princiers de naissance », ils ont démobilisé partout où il y avait ne serait-ce qu’une certaine adhésion, et ailleurs ils ont jeté de l’huile sur le feu de la division.
Progressivement démasqués dans leurs pratiques, et objectivement et inexorablement engagés sur la pente qui les mène à leur perte, ils recourent de façon de plus en plus grossière mais de plus en plus assassine à la division de nos rangs, à l’opposition artificielle des dirigeants. Ainsi, ils détournent l’attention vers d’hypothétiques dissensions au sommet, pendant qu’ils se dérobent à leur devoir de ressaisissement et d’autocritique.
Ne cherchons pas loin. Le malaise actuel est la conséquence des comportements criminels non dénoncés parfois, non promis ? toujours. S’il y a opposition, ce n’est nullement entre ceux-là que l’on indexe : « les dirigeants historiques ». S’il y a opposition, c’est bel et bien entre ces éléments intolérables, incompatibles avec la rigueur révolutionnaire et la fermeté qui nous est dictée par l’obligation de toujours approfondir le processus déclenché depuis le 4 août 1983.
Le résultat de ce travail égoïste, lutter rien que pour soi au point de compromettre l’intérêt général, est que nous sommes affaiblis, en tout cas sérieusement ébranlés. Les rumeurs les plus folles ont embrasé les masses. L’opinion s’en émeut et s’en inquiète. La panique généralisée prédispose aux actions les plus insensés... que faire quand on est à ce point désespéré !
Gagnée par l’inquiétude généralisée, la direction politique se retrouve désemparée du fait que l’origine du mal est diffuse, et que la thèse de l’opposition, quelques dirigeants de premiers plan, ne convainc pas, quoique commode aux regards de la tradition de lutte aux sommets chez les vieilles gardes politiques d’ici. D’ailleurs ceux-là mêmes qui ont donné pour être des responsables en querelle s’interrogent vainement sur ce qui pourrait être le motif de leur opposition. Le danger, c’est que l’on est obligé de s’inventer une explication et une justification plausible, tant il est répété partout qu’il n’y a « pas d’entente entre les dirigeants. »
Jamais un point d’antagonisme ne nous a opposés. Qu’il y ait eu divergence sur des points donnés, cela est courant. Même la liberté, la confiance des débats entre nous qui exclue toute inutile retenue et faux tabous, n’ont pas relevé un quelconque antagonisme qui justifierait ou expliquerait une si subite et hypothétique mais persistante rumeur d’opposition.
Ces rumeurs, aidées par le désarroi généralisé ont réveillé les possibles de toute sorte d’opposition à la Révolution : les accompagnateurs de la RDP ? Aujourd’hui dégénérés, les tribalistes, les réactionnaires de la droite brute qui reprennent espoir. . .
Même nos ennemis à l’extérieur retrouvent leur agressivité depuis longtemps émoussée par nos victoires éclatantes, et poussent à l’audace des débris d’opposants réveillés pour la circonstance.
Camarades, nous ne pouvons pas permettre à quelques individus de se jouer de tout le peuple, faire condamner le CNR dans notre Patrie et auprès des peuples qui jusque-là respectent notre lutte. Nous ne pouvons pas et ne devons pas laisser quelques éléments irresponsables faire planer sur notre Révolution, le spectre des déchirements tels ceux du Yémen. Nous ne pouvons et ne devons les laisser pervertir cette révolution avec des conséquences telle l’impasse de Grenade. Nous ne pouvons pas fermer les yeux ou nous embarrassé devant les manquements de quelques intrigants lorsque tout le pays est menacé par la guerre civile à_la manière du Liban et du Tchad.
Nous sommes responsables devant notre peuple, mais aussi responsables devant le mouvement progressiste international du devenir de cet espoir qu’a suscité la Révolution du 4 août 1983.
...Cessons de nous lamenter à quatre ou devant une situation nationale si triste. Notre sincérité n’excuse pas notre coupable sentiment d’impuissance qui traduit plus le défaitisme. Je comprends que nous soyons choqué d’être qualifié de ce que nous ne sommes pas, d’être accusé de ce que nous n’avons pas fait.
Je propose :
1° / Que nous allions aux masses pour leur démontrer notre cohésion par des meetings de dénonciations et de condamnation des courants divisionnistes, en ridiculisant comme il le mérite, ceux qui jusque là ont prêché avec plus ou moins de bonheur dans les eaux de la Révolution troublés par eux. Il y a urgence que nous sortions, que nous parlions, que nous rassurions notre peuple. Il y a urgence.
2° / Eliminons de nos rangs les fauteurs de troubles. Toutes les luttes sociales ont connu des aventuriers frauduleusement introduits. L’histoire immédiate ou 1 histoire lointaine se sont changées de les éliminer. Notre révolution avancera en se purifiant. Nous ne perdrons rien à assumer le carnage révolutionnaire sentimentalement ressentis, dans le cas d’éventuelles séparations ne sera jamais rien par rapport à ce que nous endurons en ces jours, ni ce que notre peuple souffre en ces circonstances.
Je proposerai des sanctions.
3°/ Dans les meilleurs délais, il nous faudra mettre en
place :
• Les statuts du CNR, corrigés au regard de ce que nous enseignent nos difficultés présentes et prévisibles, l’acceptation et l’assimilation de la plateforme et des récents du CNR seront un critère éloquent à l’adhésion à sa ligne.
• Le programme économique, politique, social et militaire du CNR autour duquel nous rassemblerons les révolutionnaires sur la base de leurs mérites à contribuer au bonheur réel de notre peuple.
• Le Code d’Ethique Révolutionnaire qui décrira la conduite sociale la plus exemplaire vers laquelle chacun de nous devra s’efforcer de tendre.
A l’aide de ces éléments et grâce à une vie organisationnelle qui devra se départir de l’amicalisme, par un fonctionnement plus efficace de la Commission de Vérification, par des bilans périodiques sur ce que notre action a apporté ou non au peuple, nous parviendrons à faire du CNR actuel et de toute autre forme que prendrait la Direction Politique Nationale, un véritable Etat-Major où n’entrent les meilleurs des meilleurs, les révolutionnaires les plus sûrs.
La Patrie ou la mort, nous vaincrons.
Thomas SANKARA
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