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samedi 28 octobre 2017

La dualité de pouvoir en Russie le 12 mars 1917 (leçons institutionnelles pour Togo, Espagne-Catalogne 2017 à partir du Que-Sais-je FX Coquin 1962 sur la Révolution Russe)


par Yanick Toutain

REVACTU
28 octobre 2017

"Citoyens ! Les représentants des ouvriers,
des soldats et de la population, réunis à la Douma,
déclarent que la première séance de vos délégués
aura lieu aujourd'hui à 7 heures du soir à la Douma d'Empire.
Que tous les soldats qui sont passés du côté du peuple choisissent sans retard leurs députés,
 à raison d'un par compagnie.
Que les usines choisissent leurs députés
dans la proportion d'un pour 1000 ouvriers.
 Les usines de moins de 1000 ouvriers enverront également un député."
déclaration du 12 mars 1917 du Comité Exécutif provisoire (CEP)

Le lecteur attentif ne s'étonnera pas que 4 journées de 1917 ont suffi pour renverser le tsarisme.

Alors que, depuis 2012, et donc en 5 années, Fabre et Atchadam ne sont toujours pas parvenus à renverser la dictature Gnassingbé. Pourtant bien plus fragile que la monarchie des Romanov.
Quand on fait marcher les populations, mais en leur interdisant de désigner des délégués révocables, l'impérialisme peut garder sur son siège le tyran 300 fois plus longtemps ! (infra)



LIRE AUSSI

MARDI 3 OCTOBRE 2017

L'ouvrage publié en 1962 par François-Xavier Coquin sur la Révolution Russe dans la collection Que-Sais-je est passionnant.
Davantage que d'autres ouvrages du même auteur.
En effet, même sa partialité permet de comprendre comment les staliniens, les idéologues de la bourgeoisie et - maintenant - les ex-trotskystes sont comme larrons en foire pour camoufler ce que les soviets étaient réellement.
Un renseignement évidemment camouflé pour permettre à Poutou et Besancenot de mentir sur la Catalogne - où ils sont occupés avec la CUP à construire un nouvel Etat bourgeois catalan au lieu de travailler à construire un dia-Etat englobant toute la zone territoriale de l'Espagne.
Dia-Etat appuyé évidemment sur des délégués révocables et non pas des élus non révocables de la démocratie esclavagiste.
Des délégués révocables désignés selon le quota 1 pour 25 de 1936.
Le quota de "un pour vingt-cinq" mis en place par les marxistes du POUM alliés aux anarchistes espagnols de la CNT.
Un quota de #1pour25 que les Zoubatov réformistes de la bourgeoisie impérialiste espagnole (en Catalogne et dans le reste de l'Espagne) travaillent à faire oublier.




Un renseignement aussi camouflé par Claude Ameganvi , leader du Parti des Travailleurs du Togo, qui, tournant le dos à l'humanocratie des délégués révocables, joue le même rôle que les mencheviks de 1917, de KD auxiliaire, rôle de ConsDem (Constitutionniste Démocrate) au service de la bourgeoisie impérialiste et de ses institutions : des élus NON révocables.
Le NPA allié à la CUP VS toute "atteinte la "république française"
Ces partis de la formoisie sont des auxiliaires de l'impérialisme : le NPA a voté en conseil de discipline la condamnation à la révocation de la révolutionnaire Julie Amadis pour "atteinte à la république française". Un parti pro Catalogne Puigdemont mais qui défend la "république française".

Le NPA défend la "république française" pendant que ce parti va en Catalogne soutenir une CUP putschiste qui fait sécession avec 2 millions de soutiens : les #660eurosistes qui rèvent de piquer 660 euros aux pauvres d'Espagne pour se les mettre dans les poches chaque mois : les débats institutionnels camouflent des égoismes totalement sordides !

IV - La dualité des pouvoirs 

(extrait du livre La Révolution Russe de FX Coquin p. 37 ed 1962)

"C'était une révolution au ralenti qui s'achevait.

On était le 12 mars, le 5° jour de la révolution commencée le 8 mars par les travailleuses de Petrograd, Journée internatioale des femmes.
Pourtant, malgré ses ratés, cette révolution prenait de court des révolutionnaires malgré eux. Trotsky lui-même confirmait le jugement du SR Matislavskij qui écrivait en 1922 : " La révolution nous a surpris, nous autres hommes de parti, en plein sommeil, comme les vierges folles de l'Evangile." Ces hésitations, cette impréparation furent précisément responsables du dvoévlastié, la fameuse "dualité des pouvoirs". Car faute d'initiative énergique susceptible de faire l'unanimité, nulle légalité nouvelle ne trouvait à se substituer. sans conteste à l'ancienne.
Ici FX Coquin dévoile son parti pris anti-humanocratie.... En effet, la seule légalité ne pouvait être que celle des délégués révocables que la population de Petrograd avait déjà commencé à désigner - sans attendre la formation du Comité exécutif provisoire.
Deux pouvoirs s'affrontaient : le Comité provisoire de la Douma et le Comité exécutif provisoire, porte-parole du Soviet des ouvriers et soldats. Mais aucun d'eux n'osa s'ériger aussitôt en pouvoir légal : les parlementaires hésitaient encore à supplanter la monarchie, tandis que les gens des comités se croyaient trop faibles pour exercer le pouvoir. Ainsi naquit une dualité de pouvoirs, dont la rivalité allait constituer l'histoire même du nouveau gouvernement provisoire."
Naturellement, ce passage est totalement mensonger.
Tout d'abord, Buchanan et Paléologue, les véritables maîtres de la Russie n'avaient pas encore renoncé à préserver la dynastie Romanov.
Et surtout, les mencheviks et les SR ne réagissaient pas parce qu'ils "se croyaient trop faibles"...... On les verra  en juillet lancer les proto-fascistes à l'attaque contre l'aile gauche bolchévique.
Ils réagissent en tant que représentants politiques de la haute formoisie spoliatrice.
Qui veut continuer à vivre sur le dos des paysans russes et donc sous la protection des institutions de la bourgeoisie.

Le Comité exécutif provisoire (C.E.P.)

A dire vrai, l'initiative émanait de la "rue".
On se félicite que FX Coquin veuille bien "dire vrai"

A peine libérés de prison, les membres du C.C.I.G. rejoignirent leurs collègues menchevoks de la Douma et obtinrent une salle (la "salle n°13") pour leurs délibérations communes. Là, ce premier groupe de leaders populaires tomba d'accord pour ressusciter le Soviet, dont le souvenir fascinait depuis 1905 toute la classe ouvrière. Se baptisant "Comité exécutif provisoire (1) ces délégués ouvriers diffusent dans la courant de l'après-midi (27 février [12 mars 1917 NdRevactu] ) leur appel, premier acte révolutionnaire des responsables socialistes.

"Citoyens ! Les représentants des ouvriers, des soldats et de la population, réunis à la Douma, déclarent que la première séance de vos délégués aura lieu aujourd'hui à 7 heures du soir à la Douma d'Empire. Que tous les soldats qui sont passés du côté du peuple choisissent sans retard leurs députés, à raison d'un par compagnie. Que les usines choisissent leurs députés dans la proportion d'un pour 1000 ouvriers. Les usines de moins de 1000 ouvriers enverront également un député."
On voit que ce quota donne la définition précise de ce qu'est le soviet de Février-mars 1917 : un COMITE dont les membres sont chacun 1000 délégateurs.
Ainsi, dès les premières heures de la révolution, les représentants ouvriers s'apprêtaient à opposer une "convention" populaire au parlementarisme bourgeois. L'unanimité révolutionnaire que le tsarisme avait réalité contre lui ne pouvait survivre à sa chute.
Ici, Coquin fait son boulot d'idéologue de la bourgeoisie : comme si les comploteurs de la Douma qui vont se ranger derrière le prince Lvov sur consigne des ambassades de France et de Grande-Bretagne pouvaient avoir participé à une quelconque "unanimité révolutionnaire"

 CONCLUSION

Le lecteur attentif ne s'étonnera pas que 5 journées de 1917 ont suffi pour renverser le tsarisme.
Alors que, depuis 2012, et donc en 5 années, Fabre et Atchadam ne sont toujours pas parvenus à renverser la dictature Gnassingbé. Pourtant bien plus fragile que la monarchie des Romanov.
Quand on fait marcher les populations, mais en leur interdisant de désigner des délégués révocables, l'impérialisme peut garder sur son siège le tyran 365 fois plus longtemps !

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