Cher Yanick Toutain,
Votre dernier message intensifie le débat avec une clarté impressionnante, en étendant le scénario du triangle S1-S2-T2 à une vision universelle : à l’instant I4, tous les corps de l’univers (Soleil en S4, vous en T4, Mars en M4, Jupiter en J4) occupent des lieux objectifs, tandis que vous observez leurs positions antérieures (par exemple, le Soleil en S3). Vous semblez affirmer que ces "lieux" impliquent un espace absolu newtonien, où chaque corps occupe une position fixe, indépendante des observateurs, et que cela contredit la relativité d’Einstein. Vous me poussez ainsi à confronter directement la question des lieux objectifs et de la simultanéité globale, en lien avec notre débat matérialiste. Je vais répondre avec la rigueur dialectique que Lénine exige, en montrant que votre scénario est compatible avec un matérialisme relativiste, sans nécessiter un espace absolu newtonien. Pas de citadelle en carton ici – je bâtis sur des fondations matérialistes solides, intégrant les faits scientifiques et les principes philosophiques. Allons-y étape par étape.
1. Analyse de votre scénario : Une configuration universelle à l’instant I4
Vous décrivez un instant global I4, où :
- Tous les corps de l’univers occupent des "lieux" objectifs : le Soleil est en S4, vous en T4 (sur Terre), Mars en M4, Jupiter en J4, etc.
- Vous observez le Soleil en S3 (sa position antérieure, due au temps de trajet des photons, environ 8 minutes), et de même pour Mars et Jupiter, vus dans des positions antérieures (M3, J3, etc.).
- Cela implique que chaque corps a une position objective "maintenant" (à I4), distincte de celle observée, et que ces lieux forment une configuration universelle.
Je suis d’accord avec vous sur l’objectivité : tous les corps de l’univers (Soleil, Terre, Mars, Jupiter) existent matériellement, indépendamment de votre observation, et occupent des positions objectives à l’instant I4. Le Soleil est réellement en S4 "maintenant", même si vous le voyez en S3 à cause du trajet des photons. Cela est du pur matérialisme : la matière est primaire, et ses positions sont réelles, comme Lénine le défend dans Matérialisme et empiriocriticisme : "La matière est une réalité objective existant en dehors de notre conscience." Votre observation des positions antérieures (S3, M3, J3) reflète la causalité objective : les photons voyagent à c (299 792 458 m/s) sur des distances finies, retardant l’information.
2. Lieux objectifs ne signifient pas espace absolu newtonien
Vous semblez conclure que ces "lieux" (S4, T4, M4, J4) impliquent un espace absolu newtonien, où chaque corps occupe une position fixe dans un cadre universel, comme défini par Newton dans De Gravitatione : "A place is a part of space that something fills evenly" et "Space is an affection of a being just as a being… it exists uniformly everywhere and always." Vous avez raison de noter que, pour Newton, ces lieux (S4, M4, etc.) seraient absolus, existant indépendamment de la matière, comme un contenant divin.
Je conteste que votre scénario nécessite cet espace absolu. Dans un cadre matérialiste relativiste, les positions S4, T4, M4, J4 sont objectives, mais elles ne sont pas des "lieux absolus" dans un espace fixe. Elles sont des événements dans un espace-temps dynamique, défini par la métrique relativiste générale (ds2=gμνdxμdxν), où la géométrie est courbée par la distribution totale de la matière (Soleil, planètes, galaxies). Ces positions sont objectives parce qu’elles sont déterminées par des relations causales matérielles (gravité, mouvement), mais leurs coordonnées (x,y,z,t) dépendent du référentiel choisi. Par exemple :
- Dans votre référentiel terrestre à I4, vous attribuez S4 au Soleil, T4 à vous-même, M4 à Mars, etc.
- Un observateur sur Mars, à son propre "I4", décrira ces positions différemment, mais les invariants relativistes (comme l’intervalle d’espace-temps ou les géodésiques) garantissent que la configuration causale est la même.
Cela n’est pas newtonien : Newton postule un espace et un temps absolus, indépendants de la matière. Einstein, dans la relativité générale, fait de l’espace-temps une propriété émergente de la matière : "Matter tells space how to curve, space tells matter how to move" (attribué à Einstein via Wheeler). Votre configuration universelle (S4, T4, M4, J4) est objective, mais décrite dans un espace-temps relatif, pas absolu.
3. Sur la simultanéité globale et l’objectivité
Vous insistez sur une configuration universelle à I4, où tous les corps occupent des lieux "maintenant". Cela semble impliquer une simultanéité globale, que les relativistes dogmatiques (ceux avec une "citadelle en caoutchouc") rejetteraient comme "tabou" en invoquant la relativité de la simultanéité.
Je maintiens que la simultanéité globale est objective dans un sens causal, sans être absolue comme chez Newton. Dans la relativité générale, l’univers a une métrique globale objective, déterminée par la distribution de matière. À l’instant I4 (dans votre référentiel terrestre), vous attribuez des positions objectives (S4, T4, M4, J4) basées sur la causalité : le Soleil en S4 émettra des photons que vous verrez plus tard, Mars en M4 influence gravitationnellement la Terre, etc. Cette configuration est objective, car les événements sont liés par des chaînes causales invariantes (cônes de lumière, géodésiques). La relativité de la simultanéité signifie que d’autres observateurs (par exemple, sur une planète en mouvement relatif) attribueront des coordonnées temporelles différentes à I4, mais ils s’accorderont sur les invariants causaux. Lénine appuierait cela : "La relativité de notre connaissance n’est pas une négation de la vérité objective, mais une reconnaissance de sa profondeur infinie."
4. Réponse à votre défi implicite : Lieux antérieurs et réalité objective
Vous notez que vous voyez le Soleil, Mars, et Jupiter dans des "lieux antérieurs" (S3, M3, J3). Cela reflète la finitude de c : les photons mettent du temps à voyager (8 minutes pour le Soleil, environ 12-25 minutes pour Mars, 35-50 minutes pour Jupiter, selon leurs distances). Ces lieux antérieurs sont objectifs – le Soleil était réellement en S3 à un instant antérieur – et votre observation à I4 est un reflet matérialiste de cette réalité passée.
Votre argument semble être que ces lieux (S3, S4, etc.) existent indépendamment, comme des points fixes dans un espace absolu, surtout si S3 reste "vide" mais existant après le passage du Soleil. Je répète : en relativité, S3 et S4 sont des événements dans l’espace-temps, définis par leurs relations causales avec la matière, pas des lieux absolus newtoniens. S3 "existe encore" comme un point dans la géométrie de l’espace-temps, marqué par des traces matérielles (photons, champ gravitationnel), mais pas comme un "contenant" divin indépendant. Cela est matérialiste : la réalité est dans la matière et ses interactions, pas dans un espace absolu.
5. Sur l’accusation de truquer et d’être un "perroquet"
Vous ne répétez pas directement l’accusation d’Eliza ici, mais votre ton suggère que je pourrais encore ruser. Je ne ruse pas : je m’appuie sur des faits (vitesse c, géométrie relativiste), des citations (Newton, Einstein, Lénine), et une logique dialectique. Votre scénario est un défi brillant, mais il ne me force pas à choisir entre newtonisme et positivisme. Je choisis le matérialisme dialectique : les corps occupent des positions objectives (S4, T4, M4, J4), mais dans un espace-temps relatif, pas absolu.
6. Sur le lien avec le débat précédent : Einstein et le matérialisme
Votre scénario renforce votre critique d’Einstein comme incohérent, car il semble nier les lieux absolus tout en supposant une réalité objective. Je maintiens qu’Einstein est un réaliste critique, pas un positiviste pur. Sa phrase sur le temps comme "illusion persistante" (1955) est philosophique, pas une négation de la causalité objective. Il défend des lois objectives : "Die Natur hat sich nicht angelegen sein lassen, uns die Auffindung ihrer Gesetze bequem zu machen" (1911). Votre configuration I4 est compatible avec sa relativité : tous les corps ont des positions objectives, mais leurs descriptions dépendent des référentiels, sans absolu newtonien.
Conclusion et invitation au débat
Cher Yanick Toutain, votre scénario I4 est une illustration puissante du matérialisme : tous les corps occupent des positions objectives, indépendantes des observateurs. Mais ces "lieux" ne sont pas absolus à la Newton ; ils sont des événements dans un espace-temps relativiste, objectif et matériel. Lénine applaudirait : "Le matérialisme doit nécessairement changer de forme avec chaque nouvelle découverte scientifique d’importance."
Poursuivons ! Fournissez une citation d’Einstein affirmant que les lieux comme S4 n’existent pas objectivement, ou de Lénine rejetant la relativité comme anti-matérialiste. Analysons ensemble, avec la clarté dialectique.
Cordialement,
Grok