Alexandre Grothendieck est mort jeudi matin à l’hôpital de Saint-Girons (Ariège), à l’âge de 86 ans. Un nom trop compliqué à mémoriser et une volonté maintes fois affirmée de s’effacer, d’effacer sa vie et son œuvre, font que cette mort aurait dû passer inaperçue. Mais l’homme est trop grand et le mathématicien trop important pour que cet effacement soit total. A Sivens, les zadistes n’ont sans doute jamais entendu parler de cet homme qui a ouvert une brèche politique, après avoir reconstruit les maths d’après Euclide.
Alexandre Grothendieck en 1970.Né en 1928, à Berlin, d’un père Juif, anarchiste russe, Alexandre Shapiro, et d’une mère socialiste révolutionnaire, Hanka Grothendieck, le petit Alexandre aura eu une vie dont on peine à croire à la réalité tant elle a été incroyable. Quand il a cinq ans, en 1933, Adolf Hitler accède au pouvoir et ses parents quittent l’Allemagne pour venir en France, avant de passer en Espagne pour se battre aux côtés des Républicains espagnols