Subscribe in a reader

PAGES

Pages vues depuis décembre 2009

vendredi 15 janvier 2010

Haïti, un crime impérialiste : 2 siècles de vengeance contre la première révolution anti-esclavagiste des Amériques (1)

Depuis 1804, la bourgeoisie mondiale poursuit de sa haine les habitants de Haïti : ils osèrent résister au bourreau proto-nazi Napoléon Bonaparte qui venait rétablir l'esclavage.

La révolte des [esclaves Afro-Américains] débuta en août 1791 suite à la Cérémonie de Bois-Caïman, dans la plaine du Nord : [...] . Sous la conduite de leurs chefs — dont le plus important fut Toussaint Louverture — les [esclaves Afro-Américains] passèrent d’une révolte à une guerre de libération en s’alliant d’abord aux Espagnols de Santo Domingo, en guerre contre la nouvelle République française. De nombreux Blancs, royalistes, soutinrent les Britanniques ou les Espagnols. Les commissaires de la Convention, guidés à la fois par leur idéal et la nécessité de se trouver des alliés, proclamèrent la liberté des esclaves ; Sonthonax, le 29 août 1793, pour la province du Nord, et Polverel, progressivement jusqu'en octobre dans les provinces du Sud et du Centre.
Le 4 février 1794, la Convention confirma par acclamation cette déclaration et étendit l'abolition de l'esclavage à toutes les colonies françaises.
(Wikipédia Histoire d'Haïti)
Ceux qui avaient poussé Robespierre, par leur combat contre la classe esclavagiste à abolir cette infamie, en février 1794 n'entendaient pas laisser la petite Rose avoir les fers aux pieds, elle qui était née libre en 1800.
Ils décidèrent de résister contre cette infamie en combattant, les armes à la main, contre ce retour à l'Antiquité esclavagiste. La contre-révolution proto-fasciste des sbires de Napoléon allait trouver la résistance révolutionnaire sur son chemin.





Les criminels avaient pourtant recommencé l'importation - depuis l'Afrique - de nouvelles victimes. Les bateaux étaient en route.
Et, à la Guadeloupe, les naïfs commençaient à ouvrir les yeux : c'étaient bel et bien les fers qui leur étaient destinés. A eux, comme à la petite Rose.






Ne vous rendez pas Ils vous tendent un piège
J'ai fui la Guadeloupe Vous rejoindre par la mer
Ne les écoutez pas Ils préparent un siège
Ils avancent la troupe Ils ont sorti les fers

Ici à Saint-Domingue Ils veulent vous endormir
Sous les ruses du tyran Ils préparent le supplice
Ils cachent sous leur langue Les mots pour vous punir
Ils cachent aux innocents Les projets de leurs vices

Ne vous rendez pas Rompez la trêve
Leclerc est hypocrite Il vous cache leur rage
Ne vous désarmez pas Conservez votre rêve
Bientôt la réussite Gardez votre courage

Les bateaux sont en route Le commerce recommence
Depuis la Françafrique Arrivent vos remplaçants
Quittez le moindre doute Vos morts pour Richepance
C'est la suite logique En vous exterminant

Rose avait six ans ( Séparée de sa mère )
La fille de Praxelle ( Acte juridictionnel )
Vendue au plus offrant ( Par contrat à Basse-Terre )
Elle fut vendu parce que métisse ( 19 décembre 1806 )

Ne vous rendez pas Ce ne sont que ruses
Pour vos généraux Leur plan est écrit
Ne les écoutez pas Ils violent ils abusent
Tous leurs mots sont faux Ils veulent toutes vos vies

Ne vous rendez jamais Ils veulent l'esclavage
Le vol du travail Gardez libres vos bras
Ne les écoutez jamais Leurs lois sont leurs cages
Gardez la bataille Restez au combat

Ne les écoutez pas Ils vous tendent un piège
J'ai fui la Guadeloupe Vous rejoindre par la mer
Ne les écoutez pas Ils préparent un siège
Ils avancent la troupe Ils ont sorti les fers





C'est en apprenant le rétablissement de l'esclavage à la Guadeloupe qu'Alexandre Pétion donne le signal de la révolte, le 13 octobre 1802. À la tête de cinq cent cinquante hommes, il marche contre le principal poste français du Haut-du-Cap, le cerne, le fait désarmer et sauve quatorze canonniers que les siens voulaient égorger : l'armée des « indépendants » est alors formée. Les généraux Geffrard, Clervaux et Christophe, viennent se joindre à Pétion qui, plein d'abnégation, céde au dernier le commandement de l'insurrection.
(Wikipédia Histoire d'Haïti)


Mais, malgré la trahison qui leur permis d'incarcérer puis de déporter en métropole Toussaint Louverture, les ancêtres idéologiques des Hervé Morin durent se rendre à l'évidence : pour Haïti, leur défaité était consommée.


Toussaint Louverture
Qu'en sera-t-il de notre futur ?
 Haïti
Quand seras-tu un paradis ?

Parle-nous de notre futur
Toussaint Louverture
Parle-nous de notre avenir
Dis-nous que ça ne pourra pas être pire


Les esclavagistes n'ont jamais digéré cette défaite militaire :

"La première république noire libre du monde vient alors de naître.
Mais à peine créée, la république d'Haïti est déjà endettée : la France ne reconnut l'indépendance du pays qu'en échange d'une indemnité de 150 millions de francs-or (la somme sera ramenée en 1838 à 90 millions de francs)."
(Wikipédia Histoire d'Haïti)


Cette "dette" des victimes envers leurs bourreaux n'était que la préfiguration de la prétendue "dette du Tiers-Monde".
LES DROITS D'AUTEUR ANCESTRAUX JAMAIS PAYES

La science économique du 21° siècle montrera, un jour, l'abjection qui consiste à laisser un pays retardaire "baigner dans son jus" rétrograde.
Quand l'Europe commençait à s'équiper de routes, de technologies nouvelles. Quand l'Europe bénéficiait de l'élévation générale des niveaux de formation à partir du 19° siècle, aucun auteur ne signale que tout cela ne fut possible que par l'accumulation des savoirs antérieurs. Aucun auteur ne signale que les gains de productivité ancestraux devraient être payés et donc répartis entre tous les humains.
Rien ne fut payé à Haïti.
LES 90 MILLIONS DES BOURREAUX ESCLAVAGISTES PAYES PAR LES VICTIMES
Bien au contraire les 90 millions de francs furent payés par les victimes au roi Charles X.

[En 2003 ]... le président Jean-Bertrand Aristide exige le paiement par l’ancienne puissance coloniale de la « dette de l’Indépendance », une somme qu’il a fixée à exactement 21 685 135 571,48 $US en remboursement des 90 millions de francs or payés par Haïti au XIXe siècle afin de dédommager les planteurs esclavagistes. [...] « Pensez à tous ces enfants qu’on pourrait envoyer à l’école avec cet argent. Aux hôpitaux qu’on pourrait bâtir, aux routes qu’on pourrait construire, aux tracteurs, aux engrais, à l’eau qu’on pourrait fournir aux paysans, à la nourriture qui deviendrait abondante pour tous... »

C'est une évidence que cette somme est due par la France !!!
Et 21 milliards de dollars ne sont pas chers payés.
Il faudrait y ajouter les crimes en tout genre dont les impérialisme sont responsables.


Quand on voit de quelle façon les habitants sont traités, on a un raccourci de ce que fut la politique impérialiste depuis deux siècles : impérialisme étasunien, impérialisme français, impérialisme européen...



Haïti: la colère des sinistrés sur fond d'insécurité


Les classes exploiteuses qui se construisirent sur la base de cette misère historique allaient avoir des caractéristiques de pantins compradores affirmés.
Quand on lit
"L’incurie était telle qu’en juin 1872, le gouvernement allemand utilisa la force militaire pour que l’État haïtien remboursât une dette envers des citoyens allemands."
... sur Wikipéidia, on a une petite idée de la façon dont les puissances colonialistes considéraient cet Etat.
Un harcèlement permanent des bourreaux colonialistes planéraires :
"Après plus d’un an d’anarchie, Florvil Hyppolite prit le pouvoir. En 1891, il tint tête à la volonté des États-Unis de se faire concéder la pointe nord-ouest du pays : le môle Saint-Nicolas."
Tout cela allait déboucher sur 20 ans d'occupation étasunienne : Le racisme à l'oeuvre :

L'occupation américaine : 1915 à 1934 [modifier]

A partir de 1908, les compagnies américaines négocièrent des concessions exorbitantes pour construire des voies ferrées et développer des plantations de bananes en expropriant les paysans. (... ) La communauté d'origine allemande y exerçait en effet un pouvoir économique prépondérant. La majorité du commerce maritime était détenu par des allemands qui, souvent s'étaient alliés aux riches familles mulâtres locales.
Les américains décidèrent d'occuper militairement Haïti. le 28 juillet 1915, (... )Les rebelles "cacos" étaient dirigés par Rosalvo Bobo qui se proclamait farouchement anti-américain. Le Président américain Woodrow Wilson envoya donc le jour meme les Marines à Port-Au-Prince. Ils débarquèrent presque sans coup férir. En six semaines, les États-Unis firent élire un Président, le président du Sénat Phillipe Sudre Dartiguenave et signer un Traité, base légale de l’occupation, par lequel ils prenaient le contrôle des douanes et de l’administration. L’administrateur américain avait le pouvoir de veto sur toutes les décisions gouvernementales d’Haïti (...)  Ainsi, 40% des recettes de l'Etat passaient sous le contrôle direct des Etats-Unis. L'armée était dissoute au profit d'une gendarmerie, destinée à maintenir l'ordre intérieur. Les officiers étaient américains. Les institutions locales, cependant, continuaient à être dirigées par les Haïtiens.
En 1917 le Président Dartiguenave demanda la dissolution de l’Assemblée qui avait refusé d’approuver une Constitution inspirée par le secrétaire à la Marine des États-Unis : Franklin D. Roosevelt. Ceci fut fait par la gendarmerie, commandée par le Marine Smedley Butler. En 1918, celle-ci fut approuvée par référendum (mais avec 5% de votants). D’inspiration libérale, elle autorisait la propriété foncière aux étrangers. Dessalines avait interdit celle-ci et ce point était resté un principe inaltérable de toute législation juqu'alors.
Les occupants américains étaient empreints de racisme. Cette attitude consterna en particulier l'élite mulâtre, francophone et éduquée.
Mais, une nouvelle fois, la résistance populaire fit cèder les bourreaux
"En 1918, des routes furent construites sous le système de la corvée. La réaction populaire fut violente. À la fin de l’année, le pays fut en état d’insurrection. Les paysans armés, surnommés "cacos" furent jusqu'à 40 000. Leur chef le plus connu fut Charlemagne Péralte qui alla jusqu'à attaquer la capitale, Port-au-Prince en octobre 1919. Il fallut deux ans aux Marines pour mater la révolte au prix de plus de deux milles morts."
(Wikipédia : 10 L'occupation américaine : 1915 à 1934)




De 1957 à 1986, les Haïtiens allaient encore devoir supporter un ami des Etats-Unis,
"S'appuyant sur le climat de guerre froide et sur le cas de la révolution cubaine, il n'hésite pas à exploiter la peur du communisme pour justifier la répression et obtenir le soutien des États-Unis. Le 25 juin 1960, il prononce à Jacmel un discours qui met en relation l'orientation politique de son régime et l'aide américaine[5]. " (Wikipédia François Duvalier)

un démogogue fasciste appuyé sur une Gestapo "Tonton Macoute". Un père Duvalier puis un fils Duvalier mêlant un discours pseudo-égalitariste, mélé à la fois d'un racisme inversé fondé sur la construction d'une haine contre la classe formoise qui aurait la peau trop claire...
 "Duvalier fréquente à cette époque l'ethnologue Lorimer Denis, spécialiste du culte vaudou et militant de la cause noire. Il partage ses idées, qu'il développe dans les articles qu'il écrit pour des revues nationalistes comme Les Griots. Il y défend notamment l'idée que la lutte des classes, en Haïti, s'illustre par l'opposition entre les Noirs et les Mulâtres, et que les premiers sont appelés à diriger le pays au détriment des seconds."

... et un syncrétisme mystico-religieux  obtenant, finalement, l'appui des bigots de l'Etat fasciste du Vatican.
"En réaction à l'opposition de l'église catholique, il expulse plusieurs prêtres, l'archevêque de Port-au-Prince, Mgr Poirier, et deux évêques, ce qui lui vaut son excommunication en 1961. Trois ans plus tard, il expulse les jésuites[6].
(...) En 1966, Duvalier reprend contact avec le Vatican et obtient le pouvoir de nommer la hiérarchie catholique haïtienne. Perpétuant un nationalisme noir, il réussit ainsi à renforcer son emprise sur l'île par le contrôle des institutions religieuses.
Parallèlement, il ranime les traditions du vaudou,...."


L'anticommunisme primaire solidifie l'unité de toutes les crapules de la planètes. Sur le dos des peuples.

Lorsque le fils Duvalier viendra trouver protection dans la France à Fric, on aura l'occasion de lire une rareté juridique

"Abstrats : 335-05-02-02,RJ1,RJ2 ETRANGERS - REFUGIES ET APATRIDES - QUALITE DE REFUGIE OU D'APATRIDE - ABSENCE -Ancien chef d'Etat ayant couvert de son autorité de graves violations des droits de l'homme (1) (2).

Résumé : 335-05-02-02 En relevant que M. D. ne pouvait, en application des stipulations de la convention de Genève, prétendre bénéficier du statut de réfugié, dès lors qu'il avait couvert de son autorité les graves violations des droits de l'homme commises en Haïti pendant la période où il exerçait les fonctions de président de la République, la commission de recours, à qui il appartenait de rechercher si lesdites violations étaient susceptibles d'être regardées comme des "agissements contraires aux buts et principes des Nations-Unies" au sens de l'article 1er paragraphe F de la convention de Genève du 28 juillet 1951 dans sa rédaction résultant du protocole signé à New-York le 31 janvier 1967, agissements qui font obstacle à l'application des dispositions de cette convention, a apprécié, sans les dénaturer, l'ensemble des éléments de fait qui lui étaient soumis et n'a pas inexactement interprété les stipulations susrappelées de la convention. Légalité de la décision de la commission de recours."

Un criminel en fuite voit son cas être examiné, non par un Nuremberg pour nazi en fuite.
Que nenni !
C'est pour l'examen de son cas comme "réfugié politique" que la France colonialiste prit le temps d'examiner sa requête.
N'allez pas imaginer qu'un gangster pareil ait été expulsé par le Besson de l'époque.

En février 1986, sa politique et les difficultés économiques du pays le forcent à prendre la fuite face à une insurrection populaire. Il s'établit en France, bien que n'ayant jamais obtenu officiellement l'asile politique[1].
Mais la fuite hors d'Haïti de ce gangster, fils de gangster n'allait pas être le bout du tunnel pour le peuple pauvre de Haïti.
Les impérialistes avaient d'autres cordes à leur arc du malheur.
OU "Comment renverser un leader des pauvres et le transformer en pantin au service de l'impérialisme ?"




NOTES ET REFERENCES

Icône de chaîne
afpfr



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire