29 janvier 2010 à 21:57
@ en réponse à tijl.uilenspiegel dit :
24 janvier 2010 à 00:13
http://www.pauljorion.com/blog/?p=6756#comment-51645
qui a écrit
"Pour l’instant les échanges mondiales (15 000 MdD en 2006) portaient pour environ 80% sur les marchandises et 20% de services marchands."
Je voudrais insister auprès de mes honorables co-commentateurs sur un fait essentiel : la valeur au sens marxiste traditionnel ne peut être égale à la somme de tous les prix qu’à la condition d’une « marchandisation absolue ».
Clarifions :
1° Si, dans ma cave, je fais travailler l’agriculteur de Kienké Michael Agbor.
Je le fais travailler sur une plantation clandestine d’huile de palme.
Et, à l’instar de l’esclavagiste Vincent « Crassus » Bolloré, je le paye 50 euros par mois.
2° Je consomme à ma table l’huile de palme qui aura été produite par mon esclave salarié.
3° Cette consommation n’aura fait l’objet d’aucune « formation des prix ».
Généralisons le cas : Dans la réalité,
1° Michael Agbor est resté au Cameroun ( »si tu continues on va te tuer » le menacent les policiers de Paul Biya pour le dissuader de diriger une nouvelle grève des planteurs de Kienké)
2° La production d’huile de palme est commercialisée sur le marché mondial.
3° Mais, étant produite par des esclaves salariés (sous dictature militaire protégée par l’armée française), son « coût salarial-esclavagiste de production » est bien inférieur au coût réel, au « coût salarial de production ».
On est dans un cas similaire aux productions faites dans les entreprises esclavagistes du 3° Reich (camp de la mort et usines esclavagistes)
Le producteur final, en tant que complice de Bolloré sera assuré de payer un prix inférieur à la valeur-marché des objets produits.
C’est de cette façon que perdure le colonialisme : le salarié de la Terre du Nord est bénéficiaire d’un prix de vente bien inférieur au prix qu’il paierait si la SMIC était appliqué en Afrique.
La quantification des échanges mondiaux est donc totalement faussée : une valeur bel et bien plus grande que celle que nous annoncent les statistiques circule du Sud vers le Nord, de Chine opprimée vers l’Occident consumériste.
Pour quelle raison le marché n’applique-t-il pas la « vérité des prix » en donnant à l’huile de palme ou à la chaussette chinoise son « prix de marché » ?
Pour les mêmes raisons que l’anonne à Rome ne donnait pas au blé son véritable prix.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9fet_de_l‘anonne
On a un cas similaire avec ce qui se passe en Guinée : la défaite des partisans du militaire Moussa Dadis Camara et la victoire (actuelle) des syndicalistes de la formoisie compradore va être un facteur freinant l’augmentation du prix du bauxite sur le marché mondial.
En effet, le camp égalitariste représentant le peuple pauvre de Guinée (et ses alliés) aurait été prêt à négocier avec les gangsters stalino-capitalistes de Chine un prix plus élevé que les prix (avec abonnements) des émules de Elf-Total.
Et tous les économistes savent que les pratiques marginales dans la formation des prix ont un rôle plus important que celui de la « goutte qui fait déborder le vase ».
Lorsque la révolution anti-coloniale reprendra le cours de sa marche vers la victoire, on verra la formation des prix des minerais et ressources agricoles être très largement déterminée par cet humanisme révolisationnaire.
On verra les cours s’envoler à mesure que les 1000 euros par mois du SMIC français actuel deviendront la condition sine qua non d’une appartenance réelle à la famille humaine.
commentaire republié sur revolisationactu sous le titre : Formation des prix (colonialisme, esclaves-salariés, 50 euros par mois). Une réponse à tijl.uilenspiegel sur le blog de Paul Jorion
http://revolisationactu.blogspot.com/2010/01/formation-des-prix-colonialisme.html
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