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vendredi 26 avril 2013

32€ par mois: 230 morts au Bangladesh, 230 morts du capitalisme pour des salaires de misère



Description de l'image  Logo C&A.svg.

par Julie Amadis

USINE DANGEREUSE
POUR UN SALAIRE DE MISÈRE

Germinal n'est plus en France il est au Bangladesh. Ce ne sont pas les mines qui s'écroulent, ce sont les usines du XXIème siècle !
« Plus de 200 personnes sont mortes dans l'effondrement d'un immeuble de huit étages, qui abritait des ateliers de confection à Savar, au Bangladesh. Des ouvriers s'étaient publiquement inquiétés la veille de fissures. » titre L'express
Pour que le travailleur européen et américain puisse s'acheter ses fringues préférés sans trop se ruiner, il faut bien que quelqu'un les fabrique à bon marché. Le Bangladesh est devenu une gigantesque usine de textile.

« Il s’agit du pire accident dans l’histoire industrielle de ce pays défavorisé qui a fait du secteur textile le pivot de son économie. » Libération

Au Bangladesh, les gens sont payés 32 euros par mois et les usines sont dangereuses.
Revenu

Les salaires au Bangladesh

31,80 € de revenus moyen / mois
source Banque Mondiale, 2008
En 2010, le salaire minimum était de 18 euros par mois !
"Les défenseurs des droits des travailleurs rejettent la proposition de salaire minimum au Bangladesh. Ce 27 Juillet, le Conseil national des salaires du Bangladesh a recommandé au Gouvernement de ce pays d’élever le salaire minimum légal dans le secteur de l’habillement à 3.000 Takas par mois (33 euros). Cette proposition doit être avalisée par le Gouvernement dans les deux prochaines semaines. Actuellement le salaire minimum légal fixé pour le secteur de l’habillement s’élève à 1.662 Takas (18€) par mois. Il n’a pas été revu depuis 2006 alors qu’entretemps l’augmentation des prix des produits de base a été multiplié jusqu’à trois fois."

C&A, MANGO ET BENETTON NIENT LEUR RESPONSABILITÉ

Comme pour l'ouvrier Jackson, dans le Talon de Fer de Jack London, les responsables directs nient leur responsabilité.
— J’ai fait sauter la courroie de la main droite, et j’ai voulu ôter le caillou avec ma gauche. Je n’ai pas regardé si la courroie était bien dégagée. Je croyais que ma main droite avait fait le nécessaire, j’allongeai vivement le bras gauche... mais pas du tout, la courroie n’était qu’à moitié dégagée... et alors mon bras fut broyé.
— Vous avez dû souffrir atrocement, dis-je avec sympathie.
—Dame, l’écrasement des os, ça n’était pas drôle.
Ses idées semblaient un peu confuses au sujet de l’action en dommages-intérêts. La seule chose claire pour lui, c’est qu’on ne lui avait pas accordé la moindre compensation. D’après son impression, cette décision adverse du tribunal reposait sur le témoignage des contremaîtres et du sous-directeur, qui, selon sa propre expression, n’avaient point dit ce qu’ils auraient dû dire. Et je résolus d’aller les trouver.
Le plus net de tout cela, c’est que Jackson se trouvait réduit à une situation lamentable. Sa femme était en mauvaise santé, et ce métier de fabricant ambulant ne lui permettait pas de gagner de quoi nourrir sa famille. Il était en retard pour son loyer, et son aîné, un garçon de onze ans, travaillait déjà à la filature.

Toutes les marques de vêtements européennes citées comme responsables disent n'avoir pas fait travailler de gens pour leur compte dans cette immeuble.
Le journal Libération indique que la marque Mango fait fabriquer ses vêtements dans cette immeuble : « Cet immeuble de huit étages, Rana Plaza, situé à la périphérie de la capitale, Dacca, abritait cinq ateliers de confection notamment liés à la marque espagnole Mango et au britannique Primark. ».

Pourtant selon l'express la même marque aurait déclarée ne pas avoir de lien avec cette affaire :

« La marque espagnole Mango et l'italien Benetton ont affirmé qu'aucun de leurs fournisseurs bangladais n'était impliqué. »
Description de l'image  Benetton logo.png.Benetton aurait contrairement à ce qu'elle affirme un lien avec cette usine d'habillement d'après la Fédération des ouvriers du Textile :
« La Fédération des ouvriers du textile a aussi fourni des documents liés à des commandes de Benetton à un atelier de confection, New Wave Style, mais l’italien a affirmé que «les gens impliqués dans l’effondrement de l’atelier au Bangladesh n’étaient pas des fournisseurs de Benetton».
De même, C&A dont on a retrouvé des étiquettes sur les lieux nie en bloc :
« Le groupe de défense des ouvriers du textile, Clean Clothes Campaign, basé à Amsterdam, a pour sa part affirmé que des étiquettes de la marque européenne C&A avaient été retrouvées. C&A a dit à l’AFP ne plus avoir de lien avec un fabricant basé au Rana Plaza depuis octobre 2011. » (Libération)

Tous ces hypocrites nient leur responsabilité:
« Le bâtiment s’est effondré comme un château de cartes peu après l’embauche mercredi, à Savar. Il s’agit du pire accident dans l’histoire industrielle de ce pays défavorisé qui a fait du secteur textile le pivot de son économie. » Libération

Alors même que l'accident était prévisible, ce sont les patrons qui ont la responsabilité des pressions exercées pour contraindre les ouvriers à continuer à y travailler
« Des ouvriers du textile travaillant au sein du bâtiment s'étaient publiquement inquiétés la veille de fissures mais leurs responsables ont ignoré les mises en garde, leur enjoignant d'embaucher normalement le jour suivant. (...) Selon des ouvriers, leurs responsables leur avaient demandé de rester à leur poste en affirmant qu'il ne s'agissait que d'un exercice d'alerte incendie. » L'Express
Mais les vautours du capitalisme esclavagiste ont le mot "droits humains" quand il s"agit de renverser le président Gbagbo ou d'imposer des élections truquées au Mali. La notion de SMIC mondial ou l'exigence du SMIC en Afrique, ces gangsters n'en veulent pas :

« Selon Tessel Pauli, une porte-parole de Clean Clothes Campaign, une association de défense des travailleurs du textile basée à Amsterdam, cet accident est "symptomatique" des problèmes dans ce secteur au Bangladesh. "Ces accidents montrent un échec des marques (étrangères) à faire de la sécurité une priorité. Ils savent ce qui doit être fait et ne le font pas", a-t-elle dénoncé mercredi. » L'Express
Ils s'ingénient à brouiller les pistes sur les propriétaires réels des usines où travaillent leurs esclaves
« Selon l'Association des fabricants et exportateurs de textile au Bangladesh (BGMEA), les ateliers de confection situés dans l'immeuble employaient plus de 2600 ouvriers. La chaîne britannique de vêtements à bas prix, Primark, a indiqué que l'un de ses fournisseurs était basé au Rana Plaza. 
Walmart a de son côté dit enquêter pour savoir si elle avait des fournisseurs basés au Rana Plaza. La marque espagnole Mango et l'italien Benetton ont affirmé qu'aucun de leurs fournisseurs bangladais n'était impliqué. Un responsable de la police, Monir Hossain, a indiqué qu'une enquête avait été ouverte à l'encontre du propriétaire du bâtiment, un membre du parti au pouvoir, pour violation des règles de construction. » L'Express
Ces comportements ne sont pas l'exception. Ils sont la règle. Les actionnaires de Walmart ont 111 crimes sur la conscience:
« En novembre 2012, un incendie dans une usine textile fournissant notamment l’américain Walmart avait fait 111 morts à la périphérie de Dacca. Selon des ouvriers, leurs responsables leur avaient demandé de rester à leur poste en affirmant qu’il ne s’agissait que d’un exercice d’alerte incendie » Libération
Tout cela n'aura de fin qu'avec la révolution anti-capitaliste. Elle est sur le point de se déclencher sur toute la surface de la Terre.
Nos cousins bengalis méritent 1000 euros par mois. Ils méritent de pouvoir investir librement 300€/mois.
Et les patrons finiront en prison !

COMPLEMENT
Un communiqué de 2010 de Peuples solidaires donne des précisions sur le niveau de vie esclavagiste dans ce pays.


 
C&ACréation Création 1841
Données clés
Siège social Düsseldorf
Bruxelles
Actionnaires Famille Brenninkmeijer
Société mère Cofra Holding
Effectif 32 000 (2005)
Site web C-et-A.fr




Benetton

Création 1965
Forme juridique Appel public à l'épargne
Siège social Drapeau d'Italie Ponzano Veneto (Italie)
Direction Luciano Benetton, président
Carlo Benetton, vice-président
Alessandro Benetton, vice-président exécutif Giuliana Benetton, directrice générale
Gilberto Benetton, directeur général
Activité Mode
Produits Vêtements, accessoires et chaussures
Effectif 9 511 (2009)
Site web www.benettongroup.com
Chiffre d’affaires 2,049 milliards d'euros (2009)

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