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lundi 24 janvier 2011

Mr et Mme Dufour passent leurs vacances en Tunisie. Les touristes formois ont la même mentalité que les capitalistes qui délocalisent

Les touristes formois ont la même mentalité que les capitalistes qui délocalisent. Ils vont là où c'est le meilleur marché sans se préoccuper des conditions de vie des personnes qui travaillent pour eux.

Le touriste moyen est, pour schématiser, le Français moyen qui gagne entre 2000 et 3000 euros par mois et qui préfère passer ses vacances à Ouarzazate, ou Djerba plutôt qu'à Capbreton, Nice ou Sainte Maxime.
Dufour est le nom que l'on va donner à nos touristes français passant leurs vacances en Tunisie. Monsieur Dufour a toujours un avis sur tout à donner et il aime bien commenter ses décisions. Alors, il justifie son choix de partir en vacances en Tunisie plutôt qu'à Saint Tropez par un "ça coûte moins cher" qu'il lance pendant un repas de famille copieux. Il ajoute ensuite : "Parce que si on compare le rapport qualité prix, grosso modo pour le même prix qu'un petit hôtel deux étoiles en France, tu as un hôtel luxueux 5 étoiles à Djerba".

Pour ces gens là le calcul est vite fait. Si le prix était le même ils iraient peut être sur la Côte d'azur. Du moment qu'on peut fainéanter toute la journée au soleil avec un panorama mer palmiers. C'est ce qu'il leur faut. C'est pas vraiment le patrimoine culturel de la Tunisie qui les intéresse !

Le serveur, semi esclave qui gagne à peine de quoi faire manger sa famille, vient servir un petit cocktail à monsieur et madame Dufour au bord de la piscine.

Madame Dufour est toute contente de se faire servir comme si elle était une princesse.Pour le moindre petit caprice, un employé accourt.

"Vous avez oublié votre serviette madame, oh ne bougez pas, je vais vous la chercher tout de suite".
L'employé est au petit soin. Le client est roi.

Ah ! Ça ils apprécient les Dufour.

La routine s'est installé. Le matin, on se goinfre au petit déjeuner à libre volonté, le midi idem et le soir idem (pendant ce temps là, la famille de la femme de ménage de l'hôtel se demande si elle va avoir juste assez à manger pour tenir sa journée de travail).

Entre deux, on alterne entre la piscine, la plage et le shopping dans le bazar pour touristes. Le bazar a l'air « typique », ça il aime bien le Français. Comme ça, il pourra se la ramener un peu dans les repas de famille et d'amis. Sur n'importe quel sujet d'actualité, il fera fermer la gueule au "gauchiste" de service. Lui, il sait, il a vu, il connait la misère, il connait les Tunisiens, donc par extension les Africains donc par extension tous les pays en voie de développement.

Des jeunes garçons viennent leur demander trois sous à la sortie de l'hôtel.
Mr Dufour refuse.
Madame Dufour, par bonté féminine leur aurait bien donner un petit quelque chose mais le chef de famille en a décidé autrement. Les policiers, voyant ce qui se passe, réagissent en tabassant les deux jeunes mendiants.
Monsieur Dufour ressent, à ce moment précis, un sentiment de fierté, un sentiment d'appartenance au groupe prestigieux des touristes occidentaux.

"On respecte les touristes au moins ici" déclare t-il devant ses deux filles adolescentes

De retour à la maison en France, le couple est content de lui. Ils arborent comme un trophée leur photos « typiques » de Tunisie. On y voit des enfants qui jouent au foot dans un terrain vague, des mendiants, un âne, et puis toute la petite famille est mise en scène au milieu de la population locale.
Monsieur Dufour est devenu grâce à ses récits illustrés de photos faisant offices de preuve, l'ami des Tunisiens. Le couple se présente comme un modèle au regard de leur entourage. Eux, ce sont des gens bien, des humanistes, des intellectuels même. Et puis, ce sont des bons parents qui permettent, de par leurs voyages, à leurs enfants de mieux connaître le monde.

Les deux filles sont moins à l'aise. Elles voudraient croire ce que disent leurs parents mais un goût de mauvaise conscience reste coincé. Elles ne peuvent s'empêcher d'oublier totalement toute cette pauvreté. Elles sont encore jeune, c'est pour ça...

Les touristes qui vont dans ces hôtels luxueux sont comme les capitalistes. Les capitalistes choisissent d'implanter leurs entreprises dans un pays où la privation de liberté leur permet de payer des gens 150 euros par mois sans que ceux ci ne bronchent.
Le touriste formois réagit de la même façon. Ils préfèrent la plage de Djerba parce qu'elle est meilleur marché. Le personnel de l'hôtel, corvéable à merci et payé comme des esclaves; ça ne les dérange pas.

Les Tunisiens doivent refuser cette exploitation et cette humiliation éhontée du touriste occidental. Ils doivent développer des secteurs porteurs d'innovations et améliorant la productivité historique. Leur révolution doit être entière, la lutte de classe doit permettre aux innovants de prendre le leadership.

Les 500 dinars par habitants et l'investissement démocratique permettront à tous les Tunisiens d'être heureux.

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